2008-06-30

Enfin on se réveille à Québec !

Enfin une bonne nouvelle pour le 400e anniversaire de Québec. Pour ceux qui ne l'auraient pas encore compris, c'est ÇA donner à un événement une envergure internationale. Pas Céline, pas des rénovations sur les quais, pas des danseurs de gigue et des tounes plates le 31 décembre. ÇA !

Paul McCartney débarque sur les Plaines d'Abraham. Son premier spectacle au Canada depuis 2005, sa seule apparition en Amérique cette année, son premier retour au Québec depuis le show des Beatles à Montréal... en 1964 !

Et un show gratuit en plus.

Il commençait sérieusement à être temps que l'organisation du 400e sorte le lapin du chapeau parce que ça faisait mauditement dur depuis le début de l'année au niveau international. Continuez, ça s'en vient bien votre affaire !

2008-06-28

Bla bla bla... dans un Canada uni


En réponse à mon copain Jordan, qui affirme sur son petit coin de web :

« J'ai toujours pensé que la mort du rêve souverainiste viendrait avec l'adoption d'une reconnaissance officielle, de la part du gouvernement fédéral, du statut de société distincte au Québec. Avec une belle plaque et/ou un monument dans la capitale de la Belle Province pour souligner l'adoption de cette reconnaissance. La combinaison actuelle de cette initiative des conservateurs et des faiblesses actuelles du parti souverainiste provincial, le Parti Québécois, nous mènera vers la fin du débat souverainiste. »

Le gouvernement du Canada a déjà officiellement reconnu le Québec en tant que nation, c'est fait ça. Or, dire que cela a changé - ou que cela VA changer - quoique ce soit aux ardeurs souverainistes des Québécois, c'est un peu se fourrer un doigt dans l'œil bien profond à mon avis.

La réalité, c'est qu'il existe une forte proportion de la population québécoise qui n'en a rien à glander du Canada et de la supposée « réconciliation » avec le ROC. Cette proportion non négligeable de la population québécoise ne sera réellement satisfaite que lorsque le Québec aura proclamé sa déclaration unilatérale de souveraineté. La mort du rêve souverainiste, c’est à ce moment qu’elle surviendra, pas avant. Elle ne surviendra certainement pas avec des déclarations symboliques du gouvernement fédéral, qui ne jouit d’aucune reconnaissance officielle pour ces souverainistes endurcis.

Les souverainistes sont extravagants et extrémistes à cet égard, mais il faut bien reconnaître qu’ils soulèvent un point valable : un discours vide et une plaque commémorative du fédéral sont-ils réellement suffisants pour calmer les ardeurs d’une nation dans sa quête pour sa reconnaissance mondiale ? Absolument pas.

Quant au Parti Québécois, il est le seul responsable de sa perte et de son recul dans les intentions de vote des Québécois. À cet effet, je crois comprendre que même si ses initiales sont prémonitoires, Pauline Marois ne représente tout simplement pas le rêve de la Première Ministre qui mènera ces souverainistes à leur but ultime. La perte de vitesse du Parti Québécois n’a donc rien à voir avec les convictions souverainistes des gens.

Un parti n’est pas la souveraineté; la souveraineté n’est pas un parti.

En 1980, avant le premier référendum, PET a lancé aux Québécois qu’un vote pour le non était un vote pour le changement au sein du gouvernement fédéral. J’ai un oncle qui l’a cru et qui a voté non à ce moment, pour ensuite me répéter plusieurs années plus tard qu’il s’agissait de la plus grande erreur politique de sa vie. Il s’est alors promis que le fédéral ne le reprendrait plus avec ses belles paroles et/ou ses gestes symboliques, qui s’avèrent être souvent beaucoup de flafla pour pas grand-chose de concret.

Être en accord avec les souverainistes québécois s’avère être un choix bien personnel qui touche à des valeurs extrêmement sensibles chez bien des gens. Or, d’accord ou pas, au niveau des faits, il faut quand même reconnaître que les souverainistes auront besoin de bien plus que des déclarations fédérales pour tuer le rêve de leur vie...

2008-06-26

Réconcilier individualisme et collectivisme


En cette période des fêtes nationales (québécoise, canadienne et américaine), je me permettrai de discuter légèrement du débat linguistique en offrant une certaine perspective anglophone à la chose, notamment celle des Américains.

Avec un Américain, discuter de l’importance de la préservation du français en Amérique du Nord n’est pas de tout repos, surtout dans la peau d’un francophone qui tente de justifier les politiques linguistiques du Québec à cet effet. Dans une discussion sur le sujet, le Canadien anglais typique adoptera une attitude arrogante, c’est bien connu. Le Canadien anglais, il en a du ressentiment envers les Québécois ! Et on comprend pourquoi. Mais le Canadien anglais, il est fondamentalement au courant du débat et on n’a pas besoin de le mettre en contexte.

Du côté américain, on sera très intéressé par la chose si on vous l'explique, mais on vous regardera comme si vous veniez de débarquer de la planète Mars : "Really, you speak French in Canada?". Trêve d’exagération, l’Américain typique ne comprendra aucunement les raisons collectives qui ont mené les Québécois à se doter d’une loi 101. Individualiste à l’extrême, non seulement ne vous comprendra-t-il pas, mais il ne sympathisera pas du tout avec vous lorsque vous tenterez de lui expliquer ce que doivent faire les immigrants québécois pour s’adapter à la réalité linguistique du Québec. Mais alors là, il sera en désaccord viscéral, même s’il n’en a rien à foutre de qui parle quelle langue au Canada.

J’ai longtemps cherché l’angle et les raisons pour justifier ce débat auprès d’un anglophone et je n’avais jamais sérieusement songé à analyser les valeurs collectives historiques des deux peuples fondateurs du Canada. Les plus vieux d’entre vous me direz que je suis probablement trop jeune, car les débats avec les regroupements d’anglophones québécois ont souvent créé le besoin de faire ressortir lesdits arguments au début des années 1990 à Montréal. Le texte suivant de Josée Legault publié par Le Devoir en 1992 est d’ailleurs un petit bijou à cet effet. Sur ce, pour que vous compreniez mieux de quoi je parle, je laisse la parole à Raman, qui discute si bien de la chose dans un éloquent commentaire sur le blogue de AngryFrenchGuy.

Perspective sociologique très intéressante :

Raman
June 20, 2008 at 4:01 pm

"One very fruitful line of analysis when trying to understand what oppose the French and English, both here and more traditionally, in Europe, is to consider how Anglo-Saxon political philosophy is centered almost solely around liberalism; whereas the Latin-Catholic outlook always tries to balance individual and collective rights.

Durkheim, I believe, was the first one to say it. He perceived that there was a fundamental divide between the Protestant (individualistic) and Catholic (more communal) outlooks. But many latter sociologists and philosophers have roughly come to the same conclusion.

(The most recent example I read was in "A declaration of interdependence", by Will Hutton. Fascinating book.)

Anglo-Saxons tend to perceive society as not much more than a collection of individuals who happen to reside on a given territory, who enter into private contracts with each other and who compete against each other in a free market. And the only socle on which to base rights are individual freedom and liberties, individual ownership, as well as the pursuit of happiness through unhindered personal endeavors.

In all logic, the only justifiable social restriction to these liberties is when an individual’s actions impedes on another’s rights. And hence the sole value of the State is to regulate so that individuals respect each other’s liberties, intervene so that private contracts are honored, so that private property is respected and so that the market remains free.

Consider philosophers like Locke or Leo Strauss: Influential in Anglo-Saxon countries. And, pushed to its limits, someone like Robert Nozick.

The Latin-Catholic outlook, on the other hand, will more readily agree that there are such things as collective possessions and collective rights: Items that are considered to belong equally to all members of society, including future generations, and that should be nurtured by the State in the name of the democratic majority.

The "social contract" here is perceived as much more than simply preserving individual liberties: It also includes a component of "responsibility" on the part of the individuals towards the collectivity.

From that perspective, it can be justified to curb individual rights and freedoms when it is perceived that they endanger something that is valuable to the group as a whole.

I’m oversimplifying, of course. Debates occur within different groups, and all Anglo-Saxon societies are not equally liberal (Americans tend to be more libertarian than Canadians or the British, for example). Also, all Latin societies are not as socialistic, nor will they always readily curb liberal values.

Nevertheless, in my opinion this difference in outlooks can explain a lot of the misunderstandings that oppose us.

Look at a recent example: Banning the Muslim veil in French schools.

Even if it is a hot debate topic even over there, ultimately it makes sense, in a French mindset, to curb some people’s right to dress as they please and express their religious beliefs, since it is perceived that the secular nature of the State is a collective right that must be upheld and protected for the benefit of all. Ultimately, even if it steps on some people’s feet, it is considered that only in a strict secular state can people of all religions coexist peacefully. So, long term, it is better to restrict some individual choices.

Imposing such a restriction makes less sense in an Anglo-Saxon context. And indeed trying to pass such legislation would meet a lot more opposition in countries like England, (English) Canada or the U.S., if it is considered at all.

To come back to language laws.

Most often Anglophones who criticize Bill 101 will take the "individual rights" line of defense: "It’s a store owner’s sacred right to put up a sign in whatever language they want". Or: "Only parents should be left to decide what school their kids attend". And imposing French is seen as authoritarian (if not outright fascist).

The Francophone view is that the French language is a valuable heritage for Quebeckers that should be upheld and preserved by the State, in the name of the democratic majority and for future generations. Imposing restrictions such as bilingual signs and having to send your kids to French school does protect that (endangered) collective value ― the democratic majority’s ― while not denying individuals’ or minorities’ liberal rights. Furthermore, it helps social cohesion through fostering a common public language, as well as through reducing "ethnic" tensions and resentment which arise when a minority imposes its views and customs upon a majority (as was the case before).

It does "curb" the rights of those who’d rather conduct all their business in English: But it doesn’t "deny" them. Keeping Anglophones from sending their kids to school, or banning Anglos from owning stores altogether would.

It is, in a Francophone outlook, a balance between the majority and minorities, and between collective and individual rights.

While we take the liberal outlook into consideration when drafting such laws, their opponents would do well to consider that there actually is a rationale behind what the Quebec population and its government does.

Also, Anglos would do well to consider that they are not as strictly liberal as they portray themselves: If it were so, there would be no nationally imposed curriculum in schools, and no progressive income tax systems, for example.

But, as it is, many Anglos find it more convenient to describe Quebeckers (or the French) as being anti-democratic: Communists, Fascists or even Nazis… In doing so they are either failing or unwilling to consider that there are different conceptions of democracy than the Anglo-Saxon more strictly liberal one."

2008-06-22

Et si on avait réellement besoin d’une cinquième saison ?

En politique, il n’y a rien de plus fatiguant qu’un politicien qui prétend parler au nom de ses concitoyens alors qu'il est en pleine déclaration partisane. Ceci s’avère encore plus vrai lorsque les concitoyens savent TRÈS BIEN que les déclarations en question ne font que cacher l’agenda personnel d’un parti et qu’elles n’ont absolument RIEN à voir avec le bien commun du pays.

Sur ce, Stéphane Dion ne veut pas d’élections fédérales pour la simple et bonne raison que son parti est INCAPABLE de les gagner. Point à la ligne ! Ça n’a RIEN à voir avec les désirs des Canadiens.

Vous voulez la preuve ? Avec déclarations à l’appui ?

Regardez le lien suivant et passez votre souris sur le printemps, l’été, l’automne et l’hiver. Pour Stéphane Dion, aucune saison n’est bonne pour des élections canadiennes.

Hé ben.

2008-06-20

La vie à tout prix - Partie 2

Je me permets de poursuivre la discussion sur le mouvement pro-vie/pro-choix dans un second billet, car le commentaire suivant de Karine mène à une réponse trop élaborée pour la section commentaires du message précédent.

Partisane du mouvement pro-vie, Karine nous dit :

« Principe #1 : Respect de la vie (ce qui explique à peu près toutes mes positions). Un petit cœur commence à battre à 25 jours de vie. Et ne me sortez pas la phrase: oui mais un bébé n'est pas viable sans le lien à la mère. Le nouveau-né n'est pas viable non plus seul à 2 ou 3 jours de vie. Pourtant, s'en débarrasser car il est encombrant, ça s'appelle un infanticide.

Principe #2 : Prendre ses responsabilités et accepter les conséquences de nos actions. Notre liberté arrête là ou celle de l'autre commence. Et ne me ressortez pas la fameuse phrase: oui, mais en cas de viol... C'est une aberrante minorité. En passant, j'avais oublié de dire que je suis hyper pro-contraception!


Je suis sidérée que ce sujet soit un sujet fermé au Québec. Plus le droit d'y réfléchir. L'avortement est si banalisé que les femmes y ont recours souvent après des rapports sexuels irresponsables.


Lorsque cela arrive et qu'on me dit que c'est trop traumatisant pour une femme de faire adopter son bébé, je ne vois pas en quoi ce l'est moins de le tuer, à part une belle opération de brainwashing qu'avant tel nombre de semaines, ça ne compte pas.


Bref, c'est un début. Que me répondez-vous ? »


Avant de poursuivre cette discussion, partons de la prémisse suivante : ce n’est pas aujourd’hui que nous allons régler le cas du débat pro-vie/pro-choix. Même s’il est de notre devoir d’en discuter, des années d’escalade de violence entre les tenants de chacune de ces positions sont suffisantes pour nous démontrer que le sujet touche à des convictions personnelles très sensibles qui sont souvent irréconciliables. Mais discutons néanmoins.

Cela dit, éthiquement parlant, la définition de la vie est aussi floue que le débat qui l’entoure. Vous soulevez un point tout à fait légitime en stipulant que le cœur d’un fœtus commence à battre à 25 jours. Nonobstant la loi contemporaine sur l’avortement, il existe effectivement une ligne difficile, sinon impossible à définir entre le moment où un fœtus devient un organisme vivant à part entière qui mérite une considération légale équivalente à celle d’un être humain. Un nouveau-né ne peut effectivement pas survivre sans sa mère à l’âge de 2 ou 3 jours, tout comme un fœtus prématuré de 6 ou 7 mois peut très bien survivre avec l’attention particulière qu’on peut lui prodiguer. Difficile à juger.

D’ailleurs, je suis persuadé que la plupart des gens qui sont en faveur de l’avortement ont eux aussi beaucoup de difficulté à réconcilier leur position avec cette frontière invisible (j’en suis). Avortement après 5, 10, 15, 20 ou même 25 semaines ? Dans un groupe de gens pour l’avortement, vous obtiendrez autant de réponses qu’il y a de gens présents dans la salle. À ce niveau, personne n’est d’accord et personne n’a raison.

Or, à mon avis, voici tout de même où le bât blesse dans toute cette histoire. C’est d’ailleurs la raison qui m’a fait écrire le billet précédent. Être pro-vie ou pro-choix et défendre sa position sur des bases morales, c’est une chose. En revanche, être pro-vie et défendre sa position sur des arguments religieux comme les extrémistes que je croise à chaque semaine devant le Planned Parenthood de mon quartier, c’est se tirer une balle dans le pied. Honnêtement, le talon d’Achille du mouvement pro-vie, il est là. Il est franchement très difficile pour tout individu doué de raison de prendre les prémisses de ce mouvement au sérieux quand l’argumentaire principal de la position demeure fondamentalement biblique. C’est un peu comme tenter de prendre un extrémiste islamique au sérieux lorsqu’il avance que l’Occident doit être éliminé parce qu’il est bourré d’infidèles. Les arguments basés sur la foi ne sont que pure folie et mènent inévitablement à l’extrémisme de la pire espèce.

Il est également difficile de prendre au sérieux un mouvement qui, comme vous le dites si bien, prétend « respecter la vie » alors qu’il pose des bombes pour éliminer les professionnels de la santé qui sont liés de près ou de loin aux cliniques de l’avortement. Il est pareillement difficile de prendre au sérieux un mouvement qui place apparemment la vie en si haute estime alors que ses supporteurs sont généralement les plus ardents défenseurs des politiques américaines les plus conservatrices, notamment la guerre contre le terrorisme et l’invasion de l’Irak (qui à elles seules ont causé la mort d'une quantité faramineuse de gens dans les dernières années, tant du côté irakien que du côté américain). Aussi véridiques leurs arguments puissent-ils être, ce genre d’image ternit toute la réputation d’un mouvement qui tente de se prendre au sérieux.

Sur ce, permettez-moi de constater que le gros problème que je vois dans le mouvement pro-vie, c’est justement qu’il est exempt de tout choix. Avec le mouvement pro-vie, une femme tombe enceinte et elle n’a aucun choix : elle doit avoir son bébé, peu importe la situation dans laquelle elle se trouve. Pour la plupart de ces gens-là, il n’y a aucune exception acceptable. C’est dommage, mais c’est aussi ça que l’on appelle de l’extrémisme. Vous ne voulez pas que je vous sorte l’exemple du viol ? Je vous l’offre quand même, aussi rare puisse-t-il être à votre avis. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il est véridique, approprié et qu’il sous-tend à peu près tout autre choix sérieux qu’une femme pourrait y substituer. Avec le mouvement pro-vie, la femme n’a tout simplement plus de choix. À ce point là, en plus de tomber dans l’extrémisme, on diverge considérablement du débat sur l’avortement pour retomber dans celui combien plus rétrograde de la non-égalité des sexes. Et ça non plus ce n’est pas rien.

Or, peu importe les raisons sérieuses qui pourront être soulevées par n’importe quelle femme sur cette terre par rapport au choix de se faire avorter, qui sommes-nous pour définir ce qu’ELLE veut faire avec son corps ? Et vous ? Accepteriez-vous qu’on vous oblige à faire des choix que vous ne désirez pas prendre (comme vous faire avorter par exemple) ? J’en doute.

Quant à la solution de l’adoption, elle me fait toujours soulever ce petit sourire en coin. Non pas qu’elle ne soit pas valable, mais bien parce que je trouve qu’il s’agit d’une solution tellement simple à suggérer pour quelqu’un qui n’a jamais été mis dans cette situation... L’adoption, ça implique justement de rendre un bébé à terme. Et rendre un bébé à terme, ce n’est rien de moins qu’un service militaire ! Vous aurez beau dire le contraire, rendre un bébé à terme, c’est faire un sacrifice ÉNORME dans sa vie. Rendre un bébé à terme, ça peut impliquer de perdre son emploi, d’affecter son parcours scolaire, de subir des pressions sociales, etc. Et ça, c'est sans compter les coûts que ça engendre et la difficulté de mettre au monde un bébé ! En gros, rendre un bébé à terme, c’est facile à dire, mais combien difficile à faire pour quelqu’un qui n’est pas directement concerné par la chose. Et c’est encore plus difficile à faire comme choix pour une femme enceinte qui n’a pas le goût d’avoir cet enfant ou qui ne porte pas la vie en estime comme vous.

Sur ce, trêve de discussions interminables, je me permettrai tout de même d’être partiellement en accord avec vous au niveau des responsabilités et des conséquences de nos actions. Malgré tout ce que je viens de vous dire, je ne considère pas l’avortement comme une opération banale et je suis de ceux qui trouvent que c’est une solution qui doit effectivement être prise avec sérieux après avoir considéré toutes les autres options qui s’offrent à nous. Ainsi, si une telle chose existe réellement, je considère complètement ridicule et irresponsable l’attitude voulant que certaines personnes puissent même effleurer la possibilité d'utiliser cette intervention plus que sérieuse à titre de méthode contraceptive.

2008-06-18

La vie à tout prix


Il y a quelques phénomènes américains pour lesquels je ne vous ai jamais glissé de mot. Certains sont anodins alors que d’autres confirment malheureusement plusieurs clichés que nous avons par rapport aux individus qui vivent de ce côté-ci de la frontière. Même dans les états très démocrates de la Nouvelle-Angleterre, il existe une importante communauté de gens pro-vie qui tiennent mordicus au « droit du fœtus » et qui sont contre l’avortement, confirmant que l’extrémisme religieux de ce pays n’est pas uniquement concentré dans les états du Bible Belt.

Même s’il s’agit d’un sujet que l’on considère aujourd’hui typiquement américain, il s’avère néanmoins d’actualité au Canada, notamment dans la foulée de l’adoption en deuxième lecture du projet de loi C-484 en mars dernier, qui vise à modifier le code criminel dans le but de faire reconnaître comme une infraction le fait de blesser ou de causer la mort d’un « enfant non encore né ». Bref, l’art de redonner un statut légal au fœtus dans la foulée de ce que l’on pourrait considérer comme le premier pas vers la recriminalisation de l’avortement au Canada.

Même si la médiatisation canadienne à cet effet demeure très subtile et que l’opinion publique est largement contre ce retour aux valeurs d’antan, plusieurs Américains ne cachent pas leur appui à ce genre de formule rétrograde et l’affichent volontiers ouvertement.

Par pure coïncidence, de l’autre côté de la rue de la maison natale de G. W. Bush à New Haven, on retrouve un Planned Parenthood, c'est-à-dire un organisme national qui milite en faveur de l'éducation sexuelle, de l'accès aux soins de santé et de l’avortement partout au pays. Puisque je passe devant ladite bâtisse à tous les jours pour me rendre au travail, je suis témoin depuis quelques mois de scènes que nous ne voyons et n’imaginons tout simplement pas au Québec :

Au moins deux fois par semaine et à longueur d’année, des militants pro-vie se prosternent et prient à genoux devant l’entrée de la bâtisse en question, arborant crucifix, images dénaturées de fœtus morts, pancartes de slogans contre l’avortement, cierges allumés et portraits de la Vierge Marie. Je vous dis, un spectacle fou ! En les regardant distribuer quantité folle de dépliants condamnant l’avortement et louangeant l’importance d’être pro-vie, on ne peut s’empêcher d’être totalement fasciné et subjugué par la chose. Regarder les ploucs en question se faire aller devant une bâtisse en priant Dieu au nom de la vie, c’est un peu comme voir débarquer les Martiens dans sa cours arrière. Littéralement. En 2008 ? Eh oui...

Couplé à toute cette histoire, puisque la terre d’Amérique demeure à mon avis la nation championne du bumber sticker, on s’affiche sans scrupule et sans se soucier de ce que les autres peuvent bien penser. Sans que les principaux intéressés ne s’en rendent trop compte - trop occupés qu’ils sont à s’écorcher les genoux sur l’asphalte -, je me suis arrêté pour prendre quelques clichés de ce que qu’ils aiment bien coller sur le pare-choc arrière de leur immense camionnette polluante :

Je vous dis, à chaque fois que je passe par là et que je les croise, j’ai cette envie folle de m’arrêter près d’eux et de leur lancer très fort : « Et la vie de vos soldats qui meurent à tous les jours en Irak, elle n’est pas importante elle ? »

Pro-vie, pro-vie... Pour paraphraser l’un de leurs collants ci-haut : “U can’t B both pro-life and pro-war”.

Entéka. Freedom of speech--I guess.

2008-06-16

Les dangers des bananes

"Ne soyez pas des moutons, arrêtez de croire ce qu'on vous montre sur internet sans esprit critique."

Rien à dire de plus.

2008-06-14

Le projet de loi C-61 ne punit pas les pirates, mais bien les consommateurs

Pour faire suite à mon billet d'hier...

La réforme canadienne sur le droit d’auteur est sortie : tout le monde il est beau, tout le monde il est fin... jusqu’à ce que vous lisiez les petits caractères. Voici les grandes lignes qui touchent à monsieur et madame tout le monde, ainsi que les raisons pour lesquelles le projet de loi est actuellement fortement décrié (avec raison).

1a) Premier point de la loi en apparence positif : reproduction pour usage privé.


Avec cette nouvelle loi, vous pouvez copier de la musique, des images ou des films que vous avez obtenus légalement sur des appareils qui vous appartiennent et sur des supports destinés à ces appareils. N'importe quel format est accepté et, s’il le faut, vous pouvez modifier le format du fichier pour le copier sur un autre appareil. Vous avez droit de reproduire une seule copie du fichier par type d’appareil, tant qu’il s’agit d’un usage privé.


Mais...


1b) Les petits caractères de la loi qui annulent tout le concept :


- Vous ne pouvez pas copier de la musique que vous avez empruntée ou louée. Vous seul pouvez utiliser les copies que vous avez faites. Les membres de votre famille ou vos amis peuvent en profiter avec vous, mais vous ne pouvez donner aucune des copies. Si vous donnez ou vendez le matériel original, toutes les copies faites à partir de cet original doivent être détruites.


Donc, grosso modo, il est illégal d’emprunter un CD à l’un de vos copains pour vous en faire une copie. Je ne sais pas pour vous, mais moi je ne connais personne sur cette planète qui n’a jamais fait ça... Ça part bien mal comme projet de loi : tout le monde est coupable d’office. Mais bon, au niveau absurde, c’est loin d’accoter le point suivant.


- Il vous est interdit de contourner une mesure technique (serrure numérique) pour faire une copie d’un CD ou d’un DVD.


En gros, dès que l’un de vos CD ou DVD contient un dispositif qui en empêche la copie, il vous est illégal de le transférer sur votre iPod ou sur votre lecteur MP3 ! Ironique, n’est-ce pas ? À elle seule, cette clause éradique à peu près tout le concept derrière le point 1a, car TOUS les DVD contemporains contiennent désormais un dispositif de sécurité contre la copie. Cette pratique est moins répandue sur les CD, mais elle est de plus en plus courante.


2a) Deuxième point de la loi en apparence positif : enregistrement pour écoute en différé.


Avec cette nouvelle loi, vous pouvez enregistrer des émissions de télévision ou de radio auxquelles on a légalement accès, y compris les émissions sur demande, les émissions diffusées à la télévision par câble et par satellite, et les émissions diffusées simultanément sur Internet, à la télévision ou à la radio. Vous avez droit à un seul enregistrement de chaque émission que vous pouvez transférer sur n'importe quel appareil qui vous appartient, y compris les magnétoscopes, les enregistreurs personnels de vidéo, les audiocassettes et les ordinateurs, sauf quand l'émission est entreposée sur le serveur de votre fournisseur de services par câble ou par satellite.


2b) Les petits caractères de la loi qui annulent tout le concept :


- Il vous est interdit de conserver indéfiniment l'enregistrement fait pour l'écoute en différé, ou de le conserver en vue de vous constituer une collection d'enregistrements.


Et voilà les amis, plus le droit de conserver vos émissions sur VHS ou sur DVD ! Fini le temps où vous enregistriez une quantité faramineuse de films Super Écran sur cassette VHS dans votre salon pour écoute future. F-fi-fi, N-ni-ni ! Plus le droit. C’est l’fun, hein ? On continue...


3a) Troisième point de la loi en apparence positif : limites visant les dommages-intérêts préétablis.


Avec la nouvelle loi, le tribunal ne peut accorder, contre un particulier, des dommages-intérêts préétablis supérieurs à 500 $ pour l'ensemble des violations pour usage privé désignées dans la poursuite. Par exemple, si vous téléchargez cinq films sans autorisation, en vertu de la loi actuelle, vous pourriez devoir payer une somme maximale de 100 000 $ en dommages-intérêts préétablis; aux termes du projet de loi proposé, vous ne devriez verser que 500 $. Donc, peu importe le nombre de fichiers illégaux que vous avez sur votre ordinateur, vous ne payerez que 500 $ d’amende.


3b) Les petits caractères de la loi qui annulent tout le concept :


- La limite maximale de 500 $ ne s'applique pas lorsqu'une serrure numérique a été contournée aux fins de l'usage privé d'une œuvre. De plus, afficher des œuvres protégées, comme des photos ou des vidéos, sur des sites tels que Facebook ou YouTube ou partager de la musique sur Internet par un moyen utilisant la technologie point-à-point (peer-to-peer) annule également cette clause.


En gros, dès que vous serez reconnu coupable d’avoir contourné un dispositif de sécurité qui se retrouve sur vos CD ou DVD légaux (ce qui arrivera pratiquement dans tous les cas), vous devrez payer une amende pour chacune des infractions à l’étude (un montant qui monte présentement jusqu’à 20 000 $ par chanson). De plus, dans tous les cas, le tribunal aurait le pouvoir d'imposer des dommages-intérêts punitifs pour dissuader le coupable de commettre d'autres violations à l'avenir. Bref, c’est flou et vague et ça ne contient pratiquement rien de nouveau par rapport à l’ancienne loi.


Je m’arrête ici, mais le projet de loi C-61 est rempli de non-sens similaires à ceux-ci qui font crier haut et fort pratiquement tous les organismes canadiens qui sont liés de près ou de loin à cette réforme du droit d’auteur. Copie pastiche du DMCA américain et défiant des systèmes intelligents adoptés dans le passé par de nombreux pays occidentaux, la nouvelle loi ne tient aucunement compte des consommateurs canadiens et vise encore une fois à les faire passer pour des grands méchants loups criminels. Je vous invite à suivre le débat des prochains mois sur le site de Michael Geist. Discussions intéressantes à venir...


Source : Gouvernement du Canada, Processus de réforme du droit d’auteur.

2008-06-13

Les larmes de crocodile de l’industrie musicale

Qu’une cause soit véridique ou non, lorsqu’on vous répète le message suffisamment longtemps, vous finirez bien par croire qu’elle l’est. La guerre contre le piratage musical est un bon exemple contemporain qui revient aujourd’hui sur la table avec le projet de loi C-61 (dont vous n’avez fort probablement pas entendu parler, j’y reviendrai). Aujourd’hui, tout le monde est au courant du tollé créé par le piratage musical. On en discute d’ailleurs à temps plein depuis le phénomène Napster en 1999 : les artistes perdent de l’argent en raison du téléchargement illégal en ligne, les gens n’achètent plus de musique et de films puisqu’ils les piratent, les ventes de CD et de DVD sont en baisse, et patati et patata.

Est-ce réellement vrai tout ça ?

La réponse à cette question n’a en réalité aucune importance, car ce qui compte aujourd’hui, c’est la pure et simple rentabilité qui se cache derrière l’intention. La réalité, c’est que la révolution numérique donne l’impression que le consommateur est le gros méchant loup coupable de la misère financière des artistes en ce début de 21e siècle. La simplicité, la popularité et l’omniscience du petit format musical numérique de haute qualité et simple à télécharger donne l’impression que l’équation est aussi simple que A + B = C : tu télécharges mon œuvre sans la payer, tu me prives de mon salaire, c’est toi le coupable et tu devrais être poursuivi. Dans un monde idéal où 100 % des profits de l’achat d’un CD revient dans les poches des artisans qui l’ont créé, tout cela est bien vrai. Or, comme vous l’aurez facilement deviné, ça ne fonctionne pas du tout comme ça.

L’ironie dans tout cette histoire - ironie qui devrait d’ailleurs mettre la puce à l’oreille de bien des gens -, c’est que le débat n’a jamais été bien différent depuis les débuts de la technologie permettant l’enregistrement de la voix humaine, soit depuis un peu plus d’un siècle. J’ai déjà posté un lien renvoyant vers un argumentaire éloquent de Larry Lessig à cet effet et je me permets de le poster à nouveau ici puisqu’il m’évite d’avoir à refaire le tour de la question.

En fait, le but de tout ce débat sur les droits d’auteurs, c’est de nous faire croire que la révolution numérique est pire que toute autre révolution passée dans le monde de l’enregistrement audio/vidéo, ce qui s’avère être complètement faux. Bien évidemment, nous faire croire que tout ce qui existait avant (cassettes audio, VHS, radio, etc.) n’avait aucune mesure de comparaison par rapport à ce qui se passe aujourd’hui, c’est dans le plus grand intérêt de l’industrie musicale contemporaine. Ironiquement, les compagnies qui crient au meurtre aujourd'hui à cet effet sont les mêmes qui ont tout fait pour tenter d’éliminer lesdites technologies dans le temps... Mais bon, pour la parjure, on passera.

La vérité, c’est que dans la vie de tous les jours, tout le monde finit quand même par débourser une partie non négligeable de ses économies personnelles en divertissements de toutes sortes. Que ce soit en achetant des CD ou des DVD originaux, en allant au cinoche, en payant ses factures de câblo-distribution ou d’Internet, en allant voir des spectacles, ou même a achetant les CD et DVD vierges (qui sont taxés pour permettre un retour monétaire équitable aux artistes), la réalité demeure choquante pour quelqu’un qui n’a jamais entendu l’argument contraire : l'industrie du divertissement est extrêmement lucrative. Le problème dans tout ça, c’est que ce ne sont justement pas les artisans qui ramassent les profits, mais bien les actionnaires principaux du « big four » : l’empire musical qui contrôle conjointement plus de 70 % des parts mondiales du marché de la musique : Sony BMG, EMI, Universal et Time Warner.

Or, la beauté de cette histoire génialement futile et tordue provenant du monde juridique et légal dans lequel nous vivons aujourd’hui, c’est que les conglomérats en question réussissent à nous faire croire que la faute de ce « détournement de profits » est directement causée par nous, les consommateurs. Et le pire dans tout ça ? Ils réussissent très bien à nous faire gober la facture ! En fait, même les gouvernements renchérissent (nous y reviendrons).

En effet, en regardant les faits de plus près, on se rend rapidement compte que toute cette guerre contre l’individu consommateur de produits de divertissement n’est en réalité qu’une campagne de propagande fortement subventionnée par des lobbys du monde numérique, qui sont vigoureusement nostalgiques du temps où ils ramassaient l’entièreté des profits du monopole des médias numériques (principalement le disque compact). Le monde change et les médias se diversifient, mais l’avidité humaine n’a aucune limite.

Non mais franchement...

Pensez-vous réellement qu’il s’agit d’une question de droits d’auteurs ? Les auteurs et les artisans qui perdent au change sont-ils réellement ceux pour qui ces multinationales se battent et dépensent des millions de dollars en frais d’avocats dans cette cause ? Pensez-vous franchement que le sort des artisans sera amélioré en faisant la guerre au piratage ? Poser la question c’est y répondre : absolument pas. Je me permettrai ici de retranscrire le discours de Jean-François Mercier lors de son plus récent passage au gala des Oliviers :

« [Ça me fait rire] quand j’entends un chanteur se plaindre du piratage. Heille bonhomme, c’est pas parce que ton album a été piraté 30 000 fois que t’en aurais vendu 30 000 copies de plus, ok ? Les petits jeunes qui piratent les albums n’ont pas d’argent pour en acheter, anyway. Je suis peut-être naïf, mais moi je pense vraiment que la plupart des gens désirent que les chanteurs aient de l’argent pour pouvoir continuer à faire de la musique. Mais ce qui les fait chier, c’est le producteur qui prend sa cut, la compagnie de disque qui prend sa cut, le distributeur qui prend sa cut, le vendeur qui prend sa cut. Quand tout le monde a fini de prendre sa cut, il ne reste plus bien gros d’argent pour l’artiste ! Moi quand j’entends Marie-Hélène Thibert dire à Tout le monde en parle qu’elle n’a pas d’argent pour s’acheter une maison même si elle a vendu 400000 CD et 25000 DVD, j’me demande bien il est où le vrai piratage ! Regarde ma grande, commence par te faire payer les albums que tu vends à un prix qui a de l’allure, et après ça on s’attaquera à ceux que tu ne vends pas ! »

Le vrai piratage, il va directement aux messieurs de Sony BMG, EMI, Universal et Time Warner, dont les actionnaires principaux et dirigeants se mettent des milliards de dollars dans les poches à chaque année. C’est un monde de requins où la quête du plus haut profit est bien loin des préoccupations des artistes qui créent les produits préfabriqués qu’ils nous vendent. Ces gens-là nous vendraient de la viande, des meubles, des voitures ou des horloges que ça ne ferait aucune différence : pour eux, le droit d’auteur n’est tout simplement qu’un prétexte pour arriver à leurs fins.

C’est plate à dire, mais il s’agit d’une des conséquences directes du monde capitaliste dans lequel nous vivons et il nous faut l’accepter. Ces gens-là ont non seulement les moyens d’être au dessus de toutes ces nobles préoccupations, mais ils ont également les moyens de se payer certains des plus importants lobbys de la planète, qui font à leur tour des pressions énormes sur les partis politiques au pouvoir dans le but de refiler la facture aux contribuables. Je vous laisse ensuite deviner qui remplit les caisses électorales des partis politiques en question...

Résultat ?

La population écope sans rien dire, car tout ça est bien évidemment décidé dans les chambres closes sans tambour ni trompette. En résultent donc des projets de loi comme C-61, sur lequel je reviendrai dans mon prochain billet.

2008-06-10

Potato Wave ?

Plus jeune, moi et mes potes écoutions Nirvana et Pearl Jam sans vraiment comprendre ce qu’Eddie Vedder et Kurt Cobain marmonnaient dans leurs microphones. À cette époque, nous ne comprenions tellement rien à l’anglais que l’ère grunge était pour nous un charabia que l’on prenait plaisir à chanter à tue-tête en inventant des mots, sachant très bien que nous étions totalement dans le champ.

Curieusement, j’ai cru pendant longtemps que notre déformation bien personnelle de ces paroles anglophones était justement attribuable au fait que nous étions tous francophones de naissance. Or, semble-t-il que même les anglos n’y comprennent rien et qu’Eddie Vedder est justement réputé pour démolir de la mâchoire l’entièreté de la discographie de Pearl Jam. Hallucination auditive oblige, on retrouve des petits bijoux de leur musique sur Internet, dont voici un exemple probant : Yellow Ledbetter. Trop pissant.

Pour ceux qui en redemandent, Black est aussi pas mal géniale.

2008-06-07

Les dernières trouvailles américaines

Mes deux dernières trouvailles anecdotiques américaines :

Eins. Voici une boulangerie qui, au Québec, ferait soit extrêmement fureur ou très rapidement faillite (c’est selon le point de vue). Ne manque que l’accent circonflexe et le deuxième ‘s’ pour que la blague soit parfaite : « Heille chérie, sont où les pains hamburger câlisse ! »

Zwei. Une collègue de travail est arrivée avec ce sac de bonbons à l’université la semaine dernière : Canada Mints ! Personne n’avait jamais entendu parler de ça et c’est un gros prétexte pour vendre ce que l’on appelle par chez nous des « paparmanes » blanches.

La seule explication qu’on a pu trouver pour l’utilisation de notre nom de pays, c’est que les Américains ont cette image clichée qu’au Canada, on se les gèle en permanence (même si plusieurs États américains sont plus nordiques que les régions géographiques dans lesquelles on retrouve la majeure partie de la population canadienne).

Avouez quand même que c’est plus vendeur de ‘rafraîchir’ son haleine avec des Canada Mints qu’avec des Salvadoreña Mentas* !

*Bobby, tu auras compris que celle-là était clairement pour toi... ;-)

2008-06-03

Les priorités au bon endroit


Samedi matin, j’étais l’un des premiers à franchir la porte du IKEA. Le magasin de New Haven étant le seul entre Boston et New York, sa grande popularité fait en sorte qu’il est bondé en permanence. Par conséquent, à chaque fois que je dois y faire quelques achats, j’aime bien m’y rendre dès l’ouverture pour plusieurs raisons : 1) ne pas avoir à faire la file du petit déjeuner à 1,99 $, 2) ne pas avoir à supporter la horde de clients indécis et 3) me dénicher une bonne place de stationnement.

Cette fin de semaine, côté stationnement, c’était le paradis : quatrième place devant l’entrée. Dans mon livre à moi, seuls les emplacements pour handicapés sont mieux situés. J’étais content parce qu’à l’habitude, je me tape toujours un bon deux kilomètres de culs de chars entre ma petite Echo et la porte d’entrée du géant suédois (les Américains ne savent pas stationner de derrière, donc on en voit des culs de chars). Mais bon, on en convient, il y a des choses pires que ça dans la vie.


Ainsi donc : petit magasinage, petit déjeuner, petit paiement.


Je ressors du magasin environ deux heures plus tard et là, horreur : personne dans le stationnement ! D’ordinaire bondé, l’espace voiture était à peine rempli au quart (aussi bien dire qu’il était pratiquement vide). Au diable la satisfaction d’avoir trouvé une bonne place de stationnement pour la Toyota. En fait, seules quatre voitures stationnées derrière moi séparaient ma satisfaction puérile de l’immensité vide du grand carré d’asphalte bordé de lignes jaunes. Quatre voitures ! Non mais...


L’air pantois, je retourne donc à mon petit char avec mon panier de denrées à monter, prêt à placer tout ça dans le coffre d’une manière relativement précaire. C'est alors que, à quelques mètres de la voiture, je vois poindre au loin un mec dans sa Jetta, prêt à sauter dans ma place de stationnement en moins de temps qu'il n'en faut pour dire IKEA.


Le gars s’arrête en plein milieu de l’allée, active le clignotant, laisse son moteur en marche et attend. C’est vous dire comme il était pressé : il a fait tout ça bien avant que je ne réussisse à rejoindre ma propre voiture.


Hé bonhomme, c’est une blague ou quoi ?! Y’a une place
- que dis-je, y’a des milliers de places ! - à quatre emplacements de ma bagnole. QUATRE ! Tu veux rire ou quoi ?!

Hé ben croyez-le ou non, le mec a pollué 5 minutes de temps en plein milieu de l’allée juste pour prendre mon spot ! Cinq grosses minutes à attendre que je place mes choses dans l’auto, à attendre que je m’installer pour démarrer, à attendre que je recule et à attendre mon envol pour la maison. Tout ça pour éviter de marcher quatre minables largeurs de culs de chars dans le stationnement. C’est dire à quel point l’absurdité n’a point de limite.
..

Et l’ironie dans tout ça ? Le gars était pressé. Pressé ? Oui, mais pas assez pour marcher la largeur de quatre culs de chars par exemple ! Il ne s’est vraisemblablement pas rendu compte que s’il avait stationné son engin et marché les dix secondes nécessaires pour franchir la distance qui nous séparait l’un de l’autre, il aurait économisé au moins 4 minutes dans sa journée *ET* il aurait évité de polluer inutilement.


Enrageant au cube, tiens ! D’ailleurs, ce genre d’affaire-là me fait penser à ceux qui, le soir venu, font tout pour dépasser les limites de vitesse des zones résidentielles dans le but de se rendre à la maison le plus vite possible après le travail. Tout ça au péril de leur vie et de celle des marmots qui s’amusent dans la rue. Et pourquoi ? Pour arriver 5 minutes en avance dans leur baraque.


Cinq minutes. Qui servent à quoi dans leur soirée après ? À rien. Ou encore à regarder la télé.


Un autre exemple de gens qui ont les priorités au bon endroit...

2008-06-01

La plaie de Facebook


Bon, là on va mettre quelque chose au clair... pour la 7e fois.

Facebook, on aime bien ça, on a tous bien du plaisir à revoir ses anciens collègues et amis, à s’envoyer des petits mots, des vidéos, des blagues et des images. Sur ce point, rien à redire. C’est plaisant
.

Mais là par contre, j’aimerais bien que quelqu’un finisse par comprendre une chose très importante par rapport à Facebook. Pour la énième fois, je répète donc le message suivant :


Les maudits textes de funwall que vous recevez de vos amis et qui promettent de vous en montrer davantage si vous cliquez sur ‘forward’, C’EST DE L’ARNAQUE !!! Ça va vous en prendre combien pour que vous finissiez par le comprendre ?! Il s’agit de pollution électronique qui utilise votre naïveté et votre curiosité puérile pour propager des conneries un peu partout sur les profils Facebook du monde entier.


Non, vous ne pourrez jamais savoir ce qui arrive en cliquant sur l’image de la fille à la dentition douteuse ou du petit ourson tout mignon qui fait le tour du monde ! Sachez aussi qu’il n’y en a pas de maudite erreur dans la liste alphabétique des AAA, BBB, CCC, DDD, etc. Et y’en a pas non plus d’application KIMAVU qui vous permet de voir les amis qui regardent le plus souvent votre profil.

Après avoir transféré ces conneries 42 fois plutôt qu’une, il me semble que ça devrait commencer à être clair, non ?

On appelle ça des canulars, des tromperies, des faussetés, des trojans, des virus, du spam. Bref, de la pollution qui se propage tout à fait gratuitement et qui est mauditement fatiguante.


Sur ce, comme on dirait très bien au Saguenay : « Là là, ça va faire, là ! »

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