2008-08-27

Le "vieux" Terry Fox du Québec

Ajout, 28 août 2008 : Moins de 24 heures après l'envoi de ce billet, j'apprends à l'instant la mort de Michel Vastel. Cancer. Coïncidence tout à fait fortuite, je trouve néanmoins ironique le fait que mon papa marche depuis tant d'années pour ce genre de cause. Le hasard rend parfois les choses très bizarres...


Il y a quelques années, j’avais communiqué avec la revue L’actualité pour leur suggérer un bon sujet de reportage. À cette époque, Michel Vastel écrivait une chronique mensuelle qui touchait régulièrement à des histoires toutes simples, à des personnages peu connus qui faisaient des choses extraordinaires et qui méritaient qu’on s’attarde un peu à leur petite vie.

Bref, une chronique extraordinaire qui nous démontrait un peu ce qui se fait parfois de génial dans les coulisses du monde ordinaire. Vastel m’avait alors répondu que son emploi du temps ne lui permettait pas trop de s’y attarder à ce moment précis, mais qu’il transmettrait quand même l’idée à son éditeur en chef. Évidemment, l'éditeur n'a jamais redonné de nouvelles (ô surprise...).

Le sujet de cette chronique ? Mon père.

D’aussi loin que je puisse me souvenir, mon père a toujours marché. Pas « marcher » dans le sens d’une mauvaise blague où tout le monde apprend à marcher à l’âge de deux ans, ni même marcher dans le sens olympique du sport. Tout simplement « marcher » dans le sens de « loisir ». Ou encore marcher dans le sens de :

- Salut, qu’est-ce que tu fais dans la vie ?
- Je marche.

Littéralement.

Ayant enseigné toute sa vie à des étudiants du secondaire qui se foutaient pas mal de sa gueule de prof parfois grognon, mon père aurait été un homme comblé s’il avait pu gagner son pain en marchant. Juste ça : marcher pour marcher. Alors que la plupart des gens qui reviennent du travail s’écrasent devant la télévision ou devant l’ordinateur pour décompresser à chaque soir, mon père, lui, sortait dehors pour marcher 2-3 heures, beau temps mauvais temps, printemps, été, automne, hiver.

Et voilà que vint finalement le divin moment de la libération : l’heure de la retraite. Loin de vouloir se reposer après tant d’années de durs labeurs, la retraite fut pour mon père l’ultime délivrance de l'homme qui allait finalement pouvoir se consacrer entièrement à sa passion : la marche. Et pas n’importe quelle marche...

Ayant parcouru les 1500 kilomètres du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle à l’automne 1998 (qu’il complète d’ailleurs en un temps record), le papa revient au Québec après quelques mois et co-fonde l’association « Du Québec à Compostelle » une association québécoise séculière qui compte désormais plus de 2000 membres et qui vise à aider les gens qui désirent se préparer physiquement et mentalement pour cette longue entreprise.

Du même coup, il a eu l’idée originale de combiner sa passion pour la marche avec différentes causes humanitaires québécoises. Depuis une dizaine d’années, mon père marche donc seul et sans support, comptant uniquement sur l’hospitalité et la générosité des gens pour ses besoins quotidiens tels que repas et hébergement. Et il sillonne les routes du Québec à n’en plus finir...

Le bonhomme en a marché des kilomètres : le tour de la Gaspésie à pied, deux fois le tour du Lac-Saint-Jean à pied (apparemment, une seule fois n’était pas assez...), la Beauce, la Montérégie, l’Estrie, Charlevoix, etc. Au total, le père a marché plus de 14 800 kilomètres à travers 374 municipalités et recueilli plus de 225 000 $ au profit de différentes causes : l’Hôpital Sainte-Justine, la Fondation Mira, la Fondation Québécoise du Cancer, les maladies héréditaires, les soins palliatifs de la Maison Catherine-de-Longpré en Beauce, la Maison Aube-Lumière de Sherbrooke, la Maison Albatros de Trois-Rivières ainsi que la Maison Victor-Gadbois de Belœil.

Il ne se met pas une cenne dans les poches, il travaille pour les autres et il marche comme un défoncé au profit de ces œuvres humanitaires... Il pourrait se reposer un peu quand même !

Mais non, ouvrez bien l’œil, car à l’occasion du 400e anniversaire de la ville de Québec, vous le verrez marcher dans la région de Québec du 2 septembre au 19 octobre prochain au profit de la Maison Michel-Sarrazin et de son centre de jour.

Je ne dis pas ça uniquement parce que c’est mon père, mais on a franchement vu des gens faire pire de leur retraite...

Ah oui, et souvenez-vous de son nom : André Doucet, car je doute fortement que vous le verrez annoncé comme le père de Nicolas... ;-)

2008-08-24

L'alcool est un ennemi ! Fuir l'ennemi, c'est lâche...

L’une des premières fois que je me suis fait « carter » aux États-Unis, c’était en 2004. J’avais 26 ans et j’en avais l’air de 35.

L’ironie dans tout ça ?

Ce n’était même pas dans un bar, mais bien en achetant un DVD chez Wal-Mart. Film coté NC-17 ? Montre-moi tes cartes, bonhomme ! Or même encore aujourd’hui avec l’alcool, ça n'arrête plus : à l’épicerie, dans un bar, dans un simple restaurant, etc. Les Américains cartent encore et toujours, dans toutes les situations, qu’on ait l’air de 12 ou de 47 ans.

Tout ça confirme malheureusement un cliché très ancré dans notre psyché de Québécois et qui explique pourquoi beaucoup d’Ontariens débarquent au Québec à chaque spring break : les anglophones ont une relation assez pathologique avec l’alcool (et avec le sexe aussi, mais ça c’est une autre histoire).

Bon d’accord, le Québec n’est pas exempt de reliques de notre passé prohibitif - on s’entend pour dire que le fameux sac de papier pour cacher sa bouteille de vin achetée à la SAQ est aussi pas mal passé date -, mais la relation que nous avons tous avec l’alcool me semble décidément plus « saine » que ce que je vois dans la contrée américaine. Ici, soit on fait partie des groupes puritains qui ne boivent pas une goutte de la liqueur des dieux et qui prient pour se faire pardonner leurs péchés à tous les jours, ou soit on se prend pour une petite adolescente pré-pubaire qui se tape un coma éthylique lors des fêtes de la semaine de relâche ! Hors d'une extrême ou d'une autre, il ne semble pas y avoir trop de salut pour l’équilibre entre les deux (à l’image de plusieurs détails de leur société, d’ailleurs).

Deux exemples vécus pour illustrer la situation :

1) La semaine dernière, petite sortie chez Red Robin, l’une de ces géniales chaînes de hamburger qui vous fait agréablement oublier les dégueulasses fast foods américains et qui vous fait partiellement pardonner la cuisine sudiste (sérieux, c’est vraiment bon !). La chaîne ne se prend pas trop au sérieux, mais elle fait néanmoins ressortir la réalité de la situation décrite ci-haut. Menu des boissons :

Vous avez remarqué dans le bas à gauche (cliquez sur l'image pour voir) ? « We ID under 39 1/2! » Ce n’est pas faux...

2) Yale a certaines règles non écrites qui sont transmises d’une génération d’étudiants à une autre. L’une d’entre elles ? La direction n’a aucun problème à ce que ses étudiants boivent sur le campus (contrairement à chez nous), mais il ne faudrait quand même pas trop inciter à la débauche... Conséquence ? Au département de chimie, on n’a « pas le droit » d’écrire les mots Happy Hour ou Alcohol sur les affiches des fameux 5@7 du vendredi.

Résultat ? L’alcool y coule à flot et on y fait même des olympiades de bière, mais on n’a pas trop le droit de le dire ! Il faut quand même admettre que les étudiants sont désormais passés maîtres dans l’art de jouer de l’euphémisme. Fidèle à l'esprit olympique, l'affiche de cette semaine était d’ailleurs pas mal comique à cet effet: « At least your life didn’t peak this early! ».

Adult beverages, huh? Right.

2008-08-21

Blogosphère

Wow, ça c'est vraiment du travail colossal pour un simple texte. Prenez le temps de faire le tour, ça vaut la peine d’en découvrir quelques-uns.

Et les choix sont pas mal bons. En fait, comment dire le contraire : même moi j’y suis ! Et shlack ! Pétage de bretelles retentissant d’égocentrisme pédant... ;-)

Réplique généreuse, réplique généreuse... Que celui qui pense qu'il ne le méritait pas me jette la première pierre !

2008-08-20

La danse des canards

Aux États-Unis, y’a des choses qui sont perçues comme acceptables. Parmi ces choses, on note entre autres l’envahissement d’autres pays pour se procurer son pétrole, l’imposition au reste du monde de ce que sont les idéaux démocratiques, l’investissement de milliards de dollars en dépenses militaires, l’absence de système de santé universel, la peine de mort, l’extrémisme religieux (tant qu’il est chrétien), la chirurgie plastique et les Twinkies.

En revanche, s’il y a une chose d’inacceptable pour les Américains, c’est bien de ne pas faire attention aux canards qui traversent les routes près des marais :

L’art de mettre les priorités au bon endroit !

Bon d’accord, c’est de mauvaise foi, mais trop comique... ;-)

2008-08-17

Une histoire de camelot


Lorsque j’étais plus jeune, mon voisin était le camelot de ma rue. Étant plus vieux que moi de quelques années, le mec commençait sérieusement à en avoir marre de ce travail aux aurores et me lançait souvent la balle pour que je le remplace au lendemain d’une soirée qu’il avait trop bien arrosée avec ses amis.

Je devais donc à mon tour me lever à l’aube pour aller chercher le paquet de journaux dans la petite boîte en bois qui jonchait le côté de sa maison, au fond de laquelle je retrouvais ma paye quotidienne : un billet de 2$. Oui, oui, 2 $. Le billet, là, pas la pièce de monnaie ! Même dans les années 80, c’était peu...

Le travail était relativement simple puisque je n’avais qu’une trentaine de maisons à faire, mais tout ça me donnait néanmoins souvent des hauts le cœur. Littéralement. Car je n’ai jamais trop compris pourquoi, mais me lever avant l’aube me donnait et me donne encore souvent des nausées. Mais bon.

Trêve de détails insignifiants, je devais suivre un protocole strict et mesuré dans lequel chaque journal devait être minutieusement plié et délivré dans une boîte aux lettres de manière extrêmement précise pour éviter que les clients ne se plaignent au quotidien des mauvaises livraisons du camelot de la rue !

Bref, une tonne de niaiseries et de menus détails qui m’ont vite fait rendre compte que je n’aimais pas du tout le travail de camelot et que je devais rapidement m’empresser de barrer cette profession de ma liste...

À regarder mon voisin et mes amis faire leurs livraisons quotidiennes, je n’arrivais d’ailleurs pas à comprendre pourquoi leur travail était si différent de celui qu’on nous montrait régulièrement à la télé. Alors qu’eux devaient préparer les journaux et les livrer à des endroits bien précis, les camelots de la télé se promenaient toujours à vélo avec un gros sac duquel ils sortaient leurs journaux enroulés qu’ils lançaient sur la pelouse des voisins.

Pourquoi diantre les camelots des films et de la télé étaient-ils si grassement chanceux ? Pourquoi pouvaient-ils se permettre de lancer leurs journaux à gauche et à droite comme ça, tout bonnement ?

Je n’avais jamais vraiment repensé à ça, mais j’ai vite compris en déménageant au sud de la frontière : les camelots du cinéma sont tous Américains !

Vous pensez que je blague ? Regardez la photo ci-haut, prise dans le quartier : des tonnes de journaux sur le parquet des vérandas, sur les pelouses des propriétés, sur les trottoirs, etc. Non seulement les camelots d’ici n’ont pas à se préoccuper du fait qu’ils doivent livrer le journal de Madame Tremblay à l’endroit X ou le journal de Monsieur Morin à l’endroit Y, ils n’ont même pas à les préparer puisqu’ils viennent déjà tous préemballés dans des sacs de plastique !

Tsé, au cas qu’y mouillerait...

Vous vous imaginez ? Avec le simple titrage quotidien du New York Times, ça fait un million de sacs de plastique ! Un seul périodique, une seule journée. Un million.

On peut ben avoir des problèmes d’environnement... et d’obésité ! Les journaux sont préemballés et les camelots n’ont plus rien à faire. Et en plus, pas besoin de la tête à Papineau pour savoir que le voisin est en vacances et qu'on peut facilement défoncer sa porte : y'a plus de sacs de plastique sur la pelouse qu'il n'y a de pissenlits.

Vous l’avez deviné, c’est un autre cas de...

Hé ben.

P.-S. : Parenthèse simili reliée au sujet principal et qui ne nous rajeunit pas. Vous vous rendez compte qu’à leur âge actuel, les jeunes universitaires Canadiens n’ont jamais tenu de billets de 2 $ dans leurs mains ? Et encore moins de billets de 1 $ ? Oh là là, ça cogne d’être rendu à trente ans.

2008-08-14

Dans la vague olympique



Je ne sais pas pour vous, mais moi je n'ai rien vu de tel en gymnastique depuis très longtemps. D'accord, elle ne faisait pas d'aussi belles sorties que les gymnastes contemporaines, mais vous souvenez-vous de ÇA ?!! Complètement malade...

2008-08-10

La paranoïa sociale du char


Bilan routier mortel des vacances de la construction au Québec : 32 morts. Année record, consternation générale. Ma foi, même le premier ministre Charest fait des déclarations bourrées de compassion envers les familles des victimes.

Mais là y’a quelque chose qui me chicote un peu par rapport à tout ça :

Encore et toujours, pourquoi on ne parle que de ça au Québec ? Sans répit, tout le temps, à l’infini : sécurité routière, SAAQ, pneus d’hiver, amendes plus salées, publicités choc, zèle policier, études gouvernementales, première page des journaux, analyses statistiques, lignes ouvertes, paranoïa générale, etc.

D’accord, 8-9 morts par 100 000 habitants comparativement à 5-6 dans les pays scandinaves, ce n’est pas peu et ce n’est pas un bilan très reluisant.

Mais franchement, pourquoi c’est sous la plume de tous les journalistes à tout bout de champ, 365 jours par année ? Pourquoi les Québécois se font constamment casser les oreilles avec ça ? Pourquoi on injecte autant d’argent dans la publicité préventive année après année si on constate que ça ne fonctionne pas (clairement...) ?

8-9 morts par 100 000 habitants, c’est moche. Mais là moi je compare à mon environnement américain et je constate les faits (du moins ceux de 2004) :

Scandinaves : 5-6 morts par 100 000 habitants
Canada : 8-9 morts par 100 000 habitants
États-Unis, Pologne, Grèce : 14-15 morts par 100 000 habitants
Russie, Iran, Lituanie, Malaisie, etc. : 20 à 40 morts par 100 000 habitants !

Je suis loin de vouloir prêcher l’ignorance ou le laxisme sur les routes du Québec, mais à un moment donné il faudrait quand même qu’on en revienne ! Quand on se compare, on se console.

Dans tous les plans de la vie américaine, le conducteur automobile est roi. Et le roi ne sait pas conduire. Au Connecticut, on voit rouler des bagnoles enfoncées de partout, on est témoin de manœuvres dangereuses à tout bout de champ, on coupe les autres par pur défi, on roule à deux fois la vitesse permise dans les zones scolaires, etc.

Conduire au Québec par rapport à ici ? Un charme (même en comparaison à Montréal).

Ironiquement, jamais on n’entend parler d’accidents de la route dans les médias d’ici. JAMAIS ! Et ce n’est pas parce qu’il n’y en a pas... Ici, c’est le régime de la peur qui règne et on parle des meurtres dans les médias. Les gens sont bien trop préoccupés par l’omniprésence de la violence qu’ils n’en ont rien à foutre des accidents de la route.

Au Québec, à défaut d’avoir beaucoup de meurtres (une chance...), on tombe néanmoins dans le même extrémisme avec les automobilistes et les accidents de la route. Au Québec, l’automobiliste est la cause de tous les maux, l’automobiliste devrait être crucifié, l’automobiliste doit couler son examen de conduite au moins une fois avant d’obtenir son permis, l’automobiliste doit obligatoirement mettre des pneus d’hiver pendant la saison des neiges, etc. J’ai déjà écrit là-dessus d’ailleurs...

Au Québec, en plus de faire payer à l’automobiliste près de trois fois le coût annuel américain en immatriculation et en permis de conduire, on souffre de « paranoïa sociale du char » !

Hé ho les journalistes : on change de disque, ok ?

Il me semble que ce problème est facile à régler, non ? On en a d’ailleurs la preuve avec l’expérience des pays européens : on met des radars-photo partout, on fait payer ceux qui se prennent pour des pilotes de F1 et la question est grandement réglée. Quand le conducteur doit payer à cause d'un système automatisé qui ne faillit pas, il lève le pied et y’a moins de morts sur les routes. C’est prouvé et c’est final bâton.

Et puis à part de ça, même si de tout mettre en perspective donne l’impression d’être un sans cœur, je le fais néanmoins :

3000 morts par année sur TOUTES les routes canadiennes (10 provinces et 3 territoires confondus), c’est loin des 159 000 qui apprennent souffrir d’un cancer, c’est loin des 72 700 qui en meurent et c’est aussi très loin des 72 338 décès liés aux maladies du cœur.

Et c’est surtout mauditement loin du nombre de décès annuel en Irak depuis le début du conflit en 2003 ! Faites le calcul juste pour le fun.

À un moment donné, y’a des limites à capoter avec nos routes...

2008-08-08

Qu'est-ce qu'on attend ?



J’avais entendu Crash Parallel à Mix 96 lors de mon dernier passage à Montréal et ça m’était rentré dans la tête pas à peu près. Ça ne joue pas du tout aux États-Unis (du moins pas pour l’instant), mais voilà certainement un autre petit band canadien à découvrir. Vivement un petit voyage au pays pour me dénicher l’album (il n’est ici disponible qu’en importation). World We Know est assurément un tube monstre en devenir et je suis tout simplement incapable de me sortir la mélodie de la tête de ces jours-ci. À votre tour maintenant ! ;-)

Lien pour voir le vidéoclip officiel (qu'il m'est interdit de poster directement ici).

2008-08-03

Une question de valeurs (?)


Discussion respectueuse, mais néanmoins très animée cette fin de semaine avec quelques amis Américains. Sujet ? Le deuxième amendement de leur constitution : une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre, le droit qu'a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé. Depuis plusieurs années, les médias occidentaux comparent souvent les sociétés extrémistes de l’Islam à des sociétés médiévales, mais côté médiéval, certaines idées véhiculées par les Américains d’aujourd’hui mériteraient la comparaison...

Curieusement, vous seriez surpris de constater à quel point même les Américains de gauche, démocrates, pratiquement socialistes et anti-guerre à l’os tiennent mordicus à conserver ce droit fondamental de posséder une arme. Même si certaines règles comme celle-ci sont complètement hors contexte en 2008, le petit bout de papier signé en 1776 demeure pour eux une bible à ne pas transgresser.

Remarquez qu’en se mettant à leur place, on comprend un peu plus pourquoi ils continuent de penser comme ils le font : programmes sociaux pratiquement inexistants ou inefficaces, écart flagrant entre les riches et les pauvres, système démocratique chancelant à « deux » partis néo-conservateurs identiques, seule société occidentale où Dieu est un enjeu électoral important dans chaque campagne électorale, police qui n’a pas l’obligation légale de protéger ses citoyens (oui, oui, vous avez bien lu !), état corporatiste où le lobby (donc l’argent) a toujours le gros bout du bâton au détriment de ses citoyens, etc. En gros, dérapage historique oblige, l’individualisme extrême de cette société est en train de les faire plonger dans les bas fonds de l’altruisme humain. Quand ton voisin est une menace plutôt qu’un allié, tu t’armes et tu te protèges. On ne ferait probablement pas mieux.

Voici un bref extrait de notre discussion, notamment les points touchant à l’individualisme. En réponse au commentaire publié ici il y a quelques semaines, mon collègue de droite me cite Ayn Rand :

“Yeah, I'd have to side with the Anglos on this. When you go to Chinatown, everything is in Chinese, with a little English thrown around. But either way, the language issue is trivial compared to other issues regarding the implications of collective rights. Here are some excerpts from the Ayn Rand lexicon that give you a quick gist of what I am talking about:

“Collective Rights”: Since only an individual man can possess rights, the expression “individual rights” is a redundancy (which one has to use for purposes of clarification in today’s intellectual chaos). But the expression “collective rights” is a contradiction in terms. (...) Any group or “collective,” large or small, is only a number of individuals. A group can have no rights other than the rights of its individual members. (...) A group, as such, has no rights. A man can neither acquire new rights by joining a group nor lose the rights which he does possess. The principle of individual rights is the only moral base of all groups or associations. (...) Any group that does not recognize this principle is not an association, but a gang or a mob... (...) The notion of “collective rights” (the notion that rights belong to groups, not to individuals) means that “rights” belong to some men, but not to others—that some men have the “right” to dispose of others in any manner they please—and that the criterion of such privileged position consists of numerical superiority. (...) The notion that “Anything society does is right because society chose to do it,” is not a moral principle, but a negation of moral principles and the banishment of morality from social issues.”


Ce à quoi je ne peux m’empêcher de rétorquer :

“I know very well about what you are talking about, and I just couldn't disagree more. I'm sorry, but the definitions you are citing are perfect examples of sophisms to me. One should look at world history and read more about the two sides of a story before jumping to conclusions so fast.


Now don't get me wrong! I think individual rights are EXTREMELY important and I totally agree with you on that point. In fact, totalitarian societies of the past (and even the present ones!) have shown us how individual rights are so important to us all.


However, we are what we are as human beings because of our associations with others in a manner that goes way beyond the mere "contract" between individuals. It's the whole basis of human nature and preservation: to help and to be helped in an organized and totally altruistic way.


We are who we are as human beings because we created societies and because we recognized that this free association with others should be preserved and cherished with rights and responsibilities for all. And these rights and responsibilities go way beyond the mere individual rights you are talking about.


A whole is more than the sum of its parts and not recognizing that is to neglect the mere fabric of our current societies and their histories. Heck! Even nature and biology work like that! As well as our organization of science... Peer reviewing, publishing, etc.: there are collective rules and responsibilities that govern how these things should be done to give everyone an equal chance of success. It's all altruistic and should be kept like that, otherwise you start getting the sort of corruption we talked about yesterday for your government.

But I guess you just don't see it the way I do and we'll just have to agree to disagree on that subject... In fact, the way we were brought up probably has a lot to do with the way we perceive our current societies and cultures.

As an outsider in this country, I really get the feeling that US citizens are being fed with constant fear of everything by everyone. This probably goes a long way in understanding this individualist and “pro gun” attitude we talked about yesterday: fear of government, fear of others, fear of thieves, fear of elevators, fear of death, fear of fear, etc. Let's all be paranoid about the neighbor, eliminate any kind of altruism and arm ourselves against this invisible enemy! The only “collective” attitude in this is that we are *ALL* afraid... United we stand! In fear...

“There will always be a part, and always a very large part of every community, that have no care but for themselves, and whose care for themselves reaches little further than impatience of immediate pain, and eagerness for the nearest good.” - Samuel Johnson

That quote, I believe, is the result of pure egoistic and egocentric individualism leading to utter disregard for others. To me, that goes against progress, human nature and the mere preservation of our species.

But I guess it's a question of values.”

Conclusion de mon collègue ?

“That was very beautifully said and you make some good points. But, I feel like you interpret the individualist agenda as being completely selfish and neglecting everyone around them. And that isn't so. Just because one may put himself in front of others is nothing more than a rational way of living one's life; a guide if you will. But that doesn't mean that these people are cold-hearted egocentrics... at least I don't consider myself one. I suppose you are right, in the end it all just comes down to values. I personally feel that freedom and liberty are virtues that supersede everything else. I feel that if we were truly free, then those who would like socialized systems can set them up, maintain them, and subscribe to them themselves. That way those who don't want any part in it don't have to partake. But anyhoo, let's just agree to disagree. It was good arguing with you, dude.”

Hé ben.
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