2010-07-11

À propos de la controverse créée par Jacob Tierney


Jacob Tierney a déclaré cette semaine que les immigrants et les anglophones étaient non seulement marginalisés, mais invisibles dans le cinéma québécois (voir l'article de Marc Cassivi à cet effet). Qu'il ait raison ou qu'il ait tort, certains des arguments qu'il utilise frôlent la "discrimination positive". Voici comment.

Tout d'abord, il ne faudrait quand même pas tout confondre. Réglons l'évidence même : il ne fait aucun doute que le cinéma, qu'il soit d'origine canadienne ou québécoise, devrait être financé au mérite et à l'originalité, peu importe l'idée ou l'origine ethnique de la personne concernée. En fait, cela devrait même être un principe de base appliqué universelement dans tous les domaines.

En revanche, il me semble néanmoins logique que l'un des critères du financement cinématographique du Québec (ou du Canada) soit basé sur l'identité québécoise (ou canadienne). Nous sommes tout de même au Québec (au Canada), et c'est de notre argent à tous dont il s'agit. Pas d'un financement privé. Si les critères sont mal définis ou qu'ils sont trop restrictifs, il n'en tient qu'à nous en tant que peuple de les redéfinir et/ou de les faire évoluer. Or, il ne faudrait pas confondre l'identité de la région métropolitaine avec celle du reste du Québec, au même titre qu'on ne doit pas confondre l'identité québécoise avec l'identité canadienne. Quiconque a voyagé un peu au Québec et au Canada sait qu'il existe un monde de différence entre les deux, et ça aussi c'est une réalité.

Ceci m'amène au point suivant, qui me semble utilisé à toutes les sauces de manière erronée dans ce débat : prendre l'exemple des films populaires québécois (c'est-à-dire les "blockbusters") pour apposer l'étiquette "non-diversifiée" au cinéma québécois, c'est ne regarder qu'un côté de la médaille et c'est complètement malhonnête. En fait, c'est un peu comme dire que le cinéma américain se résume à ce qui sort d'Hollywood. C'est complètement faux. Côté Québec, Chouinard, Laferrière, Jutra, Roby, Tana, Pool, Lanctôt, Geaudreau ou Bélanger sont tous des cinéastes Québécois qui ont fait une grande place aux minorités dans leurs oeuvres, et qui prouvent par le fait même que le cinéma québécois n'est pas si hermétique qu'on le croit.

Suffit de regarder plus loin que le bout de son nez et de regarder autre chose que les "blockbusters" pour s'en convaincre. Le cinéma québécois ne se résume pas uniquement à 10 films dans les 10 dernières années ! S'attarder uniquement aux films populaires chez la masse, c'est une manière simpliste de s'attaquer à la majorité et à son cinéma de divertissement dans l'unique but de provoquer une controverse. En fait, il s'agit même d'une accusation discriminatoire à peine voilée.

Les films tels Maurice Richard, Polytechnique, Un homme et son péché, La grande séduction, etc. s'adressent à un public francophone et correspond à ce qu'une forte majorité de Québécois aime bien regarder pour se divertir. On peut aimer ou détester, mais il s'agit d'un cinéma tout à fait distinct de ce que l'on retrouve ailleurs sur la planète et qui mérite d'être préservé, car il correspond à la voix d'un peuple bien réel.

Ceci dit, qu'on me comprenne bien : loin de moi l'idée de ne vouloir financer QUE ce type de cinéma ! Ce genre de film n'a souvent même pas besoin d'aide monétaire tant il est profitable au final. De toute manière, l'art, comme la science, ne doit pas uniquement être financé sur la base de sa réussite monétaire.

En revanche, critiquer le manque d'ouverture des Québécois sur la base de son cinéma populaire "de souche", c'est facile, gratuit et malhonnête. Et lorsqu'on veut faire avancer la cause du cinéma des minorités visibles au Québec, c'est surtout une très mauvaise manière de s'y prendre pour convaincre le Québécois moyen !

N'oublions jamais ceci : si l'on désire critiquer "Pierre Tremblay du Saguenay" de ne pas connaître Rachid Taha ou Jamel Debbouze, il faut à tout le moins critiquer "Giovanni Pellegrini de Saint-Léonard" de ne pas connaître Patrick Huard ou Louis-José Houde ! La discrimination, ça va dans un sens comme dans l'autre, et moi je n'embarque pas là-dedans (dans un sens comme dans l'autre).

Or curieusement, elle semble toujours de bon ton lorsqu'elle s'attaque à la majorité blanche et francophone du Québec aux dépens des minorités visibles de Montréal, ce que je déplore énormément. D'une certaine manière, il s'agit d'un double standard flagrant et ça ne devrait pas être toléré, d'un côté comme de l'autre.

Voilà entre autres pourquoi les propos de Jacob Tierney ont créé tout un émoi dans les médias francophones ces derniers jours. Les Québécois francophones en ont marre de se faire traiter de racistes de manière injustifiée et à peine voilée.

2010-06-27

Canadian Customers are Screwed! - A Letter to Michael Geist


(Michael Geist is one of Canada's specialists on the question of copyrights. He is a law professor at the University of Ottawa, where he holds the Canada Research Chair in Internet and E-commerce law. He is also a very popular blogger on that subject.)

Prof. Geist,

On a subject moderately related to copyrights (at least for those of us who still *buy* music...).

Please take two minutes of your time to check out this insightful comparison. I'd like to be able to do something about it, but I just don't know what. Your suggestions are more than welcome.

Keep in mind that, as I am writing these words (June 25th, 2010), the Canadian dollar and the US dollar are almost at par (1CAD = 0.96USD).

Example 1: Ozzy Osbourne's lastest CD (Scream), released on June 22nd, 2010:
Best Buy price on the US website: $7.99
Best Buy price on the Canadian website: $13.99

Example 2: Entourage - The Complete 6th Season (DVD)
Best Buy price on the US website: $18.99
Best Buy price on the Canadian website: $37.99

I could go on and on...

Are they kidding me?! Do they think Canadian customers are that dumb?! Both are new releases labeled with the 'on sale' red sticker price on the US and Canadian websites. And Best Buy is just one retailer among hundreds: Amazon, Future Shop, HMV, etc. They all advertize CD/DVD prices higher than their US "competitors".

As a Canadian, I have been living in the US for almost three years and I have recently accepted a faculty position in Canada. As a result, I am moving back and I am freaking out! I am a huge CD and DVD aficionado and these examples are no exception to the following rule.

For the same CD or DVD product, I have noticed over the years that the Canadian price is pretty much always 50% to 100% higher than the price found in the US. As if paying high Canadian taxes was not enough, we have to get screwed with twice the tag price on the CD or DVD itself! Why is it that Canadians have to shell out twice as much as Americans for the same piece of entertainment?

As a past and future Canadian customer, I am disgusted and outraged by this situation. In 2010, major labels and retailers *know* that customers will *never* buy CDs or DVDs at such high prices, especially when we compare what Americans pay for the same thing! Universal recently cut all of their CD prices below $10 in the US. Still no news on what will happen in Canada or elsewhere in the world...

Wake up, guys! Do you want to keep your industry alive or what?! $15-$20 per CD was the retail price in 1990! $10 per CD is a psychological cap most of us will never go beyond in 2010 (Canadian or American), and consumers everywhere are massively deserting the CD/DVD market because of such high prices and the accessibility of digital and "free" music. Worst of all, Canadian companies are pushing the limit to plain absurdity: CDs of Canadian artists are usually cheaper in the US than they are in Canada!

Somebody somewhere thinks Canadian customers are idiots. And sometimes I wonder if they are not right... Can we prove them wrong? And how?

2010-05-01

On the Salary of Postdocs

In reaction to these two articles: 1 and 2.

Obviously, I think it's appalling that postdocs are paid such ridiculous salaries, especially in light of the scientific contribution they bring to society. However, I do not believe postdoc salaries should be tax exempt, as I believe any working citizen of any given society should pay for the services offered by this society (with few exceptions to this rule). Of course, this principle is based on the fact that salaries actually reflect the worker's contributions to this society, as well as their many years of experience, higher education, etc. This is obviously not the case for postdocs.

That being said, Canadian postdocs are still a bit spoiled compared to their American colleagues. First, by not paying income tax, they have zero out-of-pocket expenses for health care. Second, despite the slower Canadian economy resulting in slightly higher prices for certain goods and services, the global cost of living in Canada is much cheaper than that found in most areas of the US. Housing prices and municipal taxes are a good example of this fact. Third, with access to many social programs that are either non-existent or totally unaffordable in the US (e.g. childcare), Canadian postdocs still remain in a relatively comfortable situation economically.

The funny thing is that Canadian postdocs should already pay income tax on their salary (and should have been doing so for a while). The federal rule is (and has always been) that all income from scholarships, fellowships, bursaries and achievement prizes is tax exempt ***only when you are enrolled in a program of studies***. Now we all know that postdocs are never enrolled in a program of studies since they don't get a diploma at the end of their fellowships. Various Canadian universities may have given them a T2202 tax exemption form for many years, but my understanding is they were not legally obliged to do so. And that is probably what Harper's government is currently trying to stop.

As a Canadian "postdoc-ing" in the US, I never had such a privilege and I always had to pay US *and* Canadian taxes, despite receiving a fellowship from my home country. Sucks to be me!

2010-02-17

La langue française est en déclin. Et alors ?


Demander aux gens de Vancouver de parler français, c'est exactement comme demander aux gens de Chicoutimi de parler portugais. C'est complètement irréaliste et absolument ridicule de l'exiger. Le Canada a eu l'air d'un pays unilingue anglophone devant le reste du monde à la cérémonie des Jeux Olympiques ? Pas besoin des JO pour constater ça ! Il y a longtemps que j'ai arrêté de compter les rencontres avec des étrangers surpris de constater qu'on parle français au Canada... Protéger le français en Amérique, le Québec a eu deux chances pour le faire et il a dit non à deux reprises. C'est trop tard pour chialer maintenant. On ne peut pas demander aux anglos de protéger une langue qui n'est pas la leur.

La protection du français en Amérique passe par le Québec, et non par le Canada. Exiger un service en français à l'extérieur des frontières québécoises dans un endroit où il n'est pas parlé relève d'une pure utopie et d'une vision traditionaliste passéiste, tant au niveau du bilinguisme canadien que de celui du comité olympique. Autant un anglophone n'a pas à se faire servir en anglais à Chicoutimi, autant un francophone n'a pas à se faire servir en français à Vancouver. Là est l'essence du propos.

Dans la Presse d'hier matin, Lise Bissonnette se scandalise et grimpe dans les grands rideaux de la bibliothèque nationale :

"Le français, qui fut "la" langue des Jeux il y a un siècle, est devenu une langue de cérémonie, une étiquette à laquelle on continue à déférer dans les occasions d'élégance, tandis qu'à l'usage il n'est plus qu'une langue seconde ou tierce, au mieux."

Hé ben ma chère Lise, comme dirait l'autre : "Tough Luck!" C'est la vie. Si le français a perdu ses notes de noblesse au niveau international, ce n'est pas parce qu'on ne "force pas assez son usage", c'est tout simplement parce qu'il ne s'impose plus naturellement dans plusieurs situations. C'est tout.

Pardonnez-moi l'analogie biologique, mais les langues, comme les espèces, évoluent, se dynamisent, changent et meurent. C'est la sélection linguistique naturelle. Toutes les langues passent par là et il faut arrêter d'être ultra émotif à cet effet. Par analogie, refuser cette évolution voudrait dire qu'on devrait se désoler qu'il existe une particularité québécoise au français de France ! On peut bien être bouleversé par le fait que le latin soit mort avec les Romains, que le cantonais ne soit parlé qu'à Hong Kong ou que l'espagnol soit en train de détrôner l'anglais aux États-Unis, mais il s'agit d'un processus naturel qui change avec le temps et avec la réalité géopolitique de tous les peuples. Comme pour toutes les langues actuelles, la disparition du français tel qu'on le connaît aujourd'hui (tant linguistiquement que géographiquement) n'est qu'une question de temps. Un point c'est tout.

Le français a déjà été la langue du territoire nord-américain, elle ne l'est plus. Le français a déjà été la langue de la monarchie, elle ne l'est plus (en fait, la monarchie n'est pratiquement plus non plus...). Le français a déjà été la langue officielle des Jeux Olympiques, elle ne l'est plus. Soyons honnêtes ici : on peut bien s'acharner à vouloir forcer l'adoption de la loi "Pierre De Coubertin" au comité olympique, mais ça revient à se mettre des œillères et à refuser de voir la réalité contemporaine en plein face. Le français n'est plus parlé aux Olympiques tout simplement parce que depuis leur renaissance, les JO ont pris une dimension internationale que seul l'anglais peut combler en tant que nouvelle lingua franca (jusqu'à ce qu'il soit détrôné par le mandarin dans quelques décennies).

Cela n'empêche pas le français de faire des avancées majeures dans d'autres sphères. En outre, au détriment de l'anglais, la place de la langue de Molière au Québec, tant dans l'affichage que dans le monde des affaires, est d'autant plus enviable aujourd'hui qu'elle ne l'était dans la première moitié du 20e siècle. Et cela malgré le discours alarmiste que tiennent les intégristes de la loi 101 !

De toute manière, forcer l'apprentissage et/ou l'utilisation d'une langue de manière artificielle, c'est la recette parfaite pour l'anéantir et se faire des ennemis... Suffit de voir l'opinion que les Estoniens ont du russe, celle qu'ont les Finlandais du suédois ou encore celle des Catalans par rapport à l'espagnol ! Combien d'Anglo-Canadiens auraient appris le français par pur plaisir s'ils n'avaient pas été a priori dégoûtés par l'obligation du bilinguisme à la Trudeau ou celle du spectre de l'indépendance du Québec ? Les révisionnistes s'en donneront à cœur joie.

Je partage l'avis de ceux qui trouvent que le comité olympique s'en fait des accroires et qu'on réussit à passer un méchant sapin aux francophones du Canada à Vancouver. Le problème, c'est que les francophones demeurent hyper crédules et pensent encore naïvement que le français est une langue olympique active, au même titre qu'elle est une langue canadienne active... Ce n'est plus le cas. "Welcome to the real world, Neo."

Sur ce, deux autres textes absolument essentiels :

2010-01-24

Le socialisme à l'individuelle

Bon, je sais, ça fait une éternité... Sauf qu'avec la petite nouvelle dans la famille et la négociation du futur contrat, le temps se bouscule. Voici un commentaire laissé sur le nouveau blogue d'une ancienne collègue de l'UdeM qui se complait désormais à faire de la "recherche" chez "l'ennemi" (Harvard)... ;-)

Voir son texte initial ici.

Le copinage, ce n'est pas seulement Boston. En fait, selon mon expérience américaine, c'est partout pareil. Ici à New Haven, nos propriétaires nous ont quasiment pris sous leur aile comme si nous étions leurs petits enfants. Ils nous ont présenté au voisinage, ils nous invitent à plein d'événements locaux, ils font tout pour nous faciliter la vie au niveau de l'appartement (du jamais vu au Québec), et ils ont même tout organisé et payé pour la petite fête de notre mariage civil (souper dans un resto cinq étoiles compris) !

En tant que Canadien, on critique beaucoup l'absence de programmes sociaux chez les Américains (avec raison), mais au niveau des interactions sociales individuelles, on aurait parfois intérêt à les imiter un peu plus. Surtout par rapport à ce qu'on connaît en milieu urbain au Québec (moi non plus je ne savais pas qui étaient mes voisins de palier auparavant, et je m'en foutais pas mal...).

Au Québec, on dirait qu'on se fie toujours trop sur le gouvernement pour régler les problèmes de ceux qui sont dans la misère. Indirectement, c'est une manière facile de se déresponsabiliser individuellement. En revanche, les Américains sont plus conservateurs et attachés à leur communauté: ils s'entraident au niveau local et se foutent pas mal de ce que le gouvernement peut leur apporter (justement parce qu'il ne leur apporte pas grand-chose...). Il suffit de voir leur implication dans les organismes communautaires pour s'en convaincre. Ça n'a aucune mesure de comparaison avec l'attitude des Québécois.

Le seul hic avec l'individualisme des anglos, c'est que leur attitude enjouée est parfois superficielle et "fake". Il t'arrivera sûrement de rencontrer une connaissance qui aura l'air plus qu'aimable dans une situation publique particulière ("Oh hello!!! How are your doing?! How are things?!, etc. avec le gros sourire intéressé et tout le tralala), mais qui fera comme si tu n'existais pas dans une autre situation donnée... Les interactions sociales sont parfois étranges et les rapprochements entre vrais amis sont plus difficiles au début. Les Américains sont moins naïfs et sont de nature plus méfiante que les Québécois ("After all, my neighbor may be out to get me!"). C'est très anglo comme manière de se comporter, avec tous ses bons et ses mauvais côtés.

Enfin, bonne chance pour le blogue ! :-) Moi j'étais très assidu au début, mais plus le temps passe et plus tu avances dans ta recherche, moins tu as de temps à y consacrer et plus le blogue prend le bord (surtout quand le petit bout de chou se pointe le bout du nez). Je t'invite néanmoins à prendre quelques minutes pour faire le tour dans mes archives. Tu y trouveras certainement des anecdotes américaines intéressantes que tu constates probablement déjà dans ton nouvel environnement bostonnais.

2009-10-28

Marre des "métégoïstes" !


Petite discussion avec mon cousin Fred, qui s’énerve de voir les Québécois chiâler parce qu’il neige au Québec en octobre. Capitaine de paquebot en voyage constant sur la planète, il me lance un commentaire assez éloquent à propos des chiâleux :

"S’ils ne sont pas contents, y’ont juste à partir. Pis si y’ont pas les couilles de le faire, c'est leur problème."

Tellement vrai. Les Québécois sont des criards incapables de se rendre compte qu'ils ont tout cuit dans le bec et incapables de s'ouvrir les yeux sur le monde (à part pour aller faire les "Los Tabarnacos" deux semaines par année à Cancun...).

Entre ta maison en banlieue, ton chien, ta piscine, tes deux chars, pis ta job 9 à 5, quand t'es rendu à te plaindre de la météo, c'est qu'y'a pas grand-chose qui va mal dans ta vie ! Et quand les nouvelles se résument à ça et que tout le monde ne parle que de ça tout le temps, c'est qu'y'a pas grand-chose qui va mal dans ta société non plus... Du moins, c'est l'impression que ça donne.

Cousin, moi aussi j’en ai marre des "métégoïstes" ! D’ailleurs, ça fait plusieurs années de que je leur dit en pleine face quand je les rencontre individuellement. Marre d’entendre constamment les mêmes maudites rengaines dans le style "Cet été est moins beau et chaud que l’été passé...", ou bien "Maudite marde blanche !", ou finalement "Y pleut tout le temps…".

Who cares?! Get a life!

2009-10-10

A conversation between an angry Libertarian and a disabused Idealist


A conversation between an angry Libertarian and a disabused Idealist, based on this article.

Libertarian: True story...

Idealist: True story that it’s a diatribe against the left? You’re right dude (pun intended). Coming from an "anti-state, anti-war, pro-market" source like this one, it’s not too surprising... Fact is it’s always the same old rhetorical debates that keep coming back (only disguised in fancy prose). Left and right qualifiers are clichés. Anyone with a bit of reason understands that. In fact, anyone with a bit of reason cannot only be one or the other. Because life is not black or white. Life is gray. Always.

I am still amazed at how certain Unitedstaters make issues out of non-issues. Who cares if Obama is compared to Hitler? Who cares if Obama eats his burgers with Dijon mustard? Who cares if Clinton slept with Lewinsky or not? These are *NOT* issues. When was the last time you had an election where "God" wasn’t mentioned? When was the last time you had an election where the economy, education and health were at the forefront of news coverage (as opposed to some other idiotic scandal that doesn’t make sense at all)?

Stop listening to your crappy mass media and make your own ideas! Read from elsewhere around the globe. Learn to be modest and learn how to learn from others. By wasting time debating whether this policy will "kill your freedom", "destroy your liberties", "give more power to the government" or "go against your constitutional rights", you are actually losing track of the essential: basic human rights come with duties and responsibilities towards other human beings. If you want to be treated equally and to live in peace and security, you have to treat other human beings equally. Enough with the individualistic power trip! Sweeping away entire communities of your society under the so-called argument "it’s not my problem" (e.g. poor people) is the very opposite of respect and common sense that leads to violence and extremism. This is true for individuals *AND* for societies. In fact, it’s the basic principle upon which societies were created several thousand years ago...

It’s sad, but it seems to me like the USA has completely lost track of this basic human philosophy. By being too concerned with making more money than your neighbor, by bitching about your "freedom rights", by following this outdated piece of document you call a "constitution" like it’s some kind of word from "God" (instead of thinking for yourselves), you actually forgot what it means to be plain old Human. With a capital H. By trying to be the universal "bearers of freedom", you are losing track of what it is to be free. By being a bit more modest and by taking the time to look at how it works elsewhere in the World (without succumbing to childish clichés that usually confirm your blunt ignorance), you would actually notice that being free doesn’t mean to be "government free". The vast majority of western civilizations actually have way more government intervention than you do and they don’t live in this police-driven-regime-of-fear-power-trip joke that you can find around here sometimes.

And you know what? You probably don’t notice it, but in addition to living better, longer and happier lives, the vast majority of western civilizations are actually "free-er" than you are. Now that’s what I call Irony. With a capital I...

Libertarian: Try being an immigrant in one of those Western European countries, like France. Try speaking out against Sharia in England. And ask immigrants to the US how they like it. Government intervention may in the long run be what has been breaking down communities in America - "it's not my problem" if the government is already taking money from me to fix it. And if you think the constitution is out of date, go back in history to any large nation between the fall of the Roman Republic to 1776, and you will find being a HUMAN is largely dependent on whether you're a ruler or subject - the constitution changed all that. Have you read it? It's not God - it is meant to limit the power of our government, because the founders knew that power corrupts.

Idealist: I never said the US constitution didn’t have any impact. Where did you read that? The very essence of the United States changed everything in the modern world. Heck, democracy had been dormant since Ancient Greece before the US came into existence! That is no small feat.

I’m trying to make sense of your message but I don’t get it: you want to convince me that pre-1776 Western societies were monarchies and/or tyrannies with no sense of human empathy? You’re absolutely right and there is nothing to debate here. I never said the contrary.

But 1776 was 233 years ago. Do you seriously think Western societies are still like that today? Like I said in my last message: get out of your country a little and get informed beyond the clichés! Over the past 233 years, the Western World evolved to create what are now the best political systems you can find on Earth. Of course they are not perfect (democracy itself is not perfect), but most of them sure as hell beat the joke you can find here! It’s sad to say, but the pupil became the master and the arrogant master refuses to recognize it (like every falling superpower in the history of Mandkind before...).

What happened to democracy here? What happened to voting for a local deputy that represents ideas beyond the rhetoric left and right qualifiers? What happened to People’s Rights? What happened to choice?

Is this your idea of a healthy democracy: The Electoral College? A dual party system (only 2 serious choices)? The fact that you need to be “registered” to vote? The senate? Rich guys in suits running your life? Insurance companies deciding whether you should live or die? Crumbling bureaucracies? A voting ballot so complicated you need a Ph.D. to decipher it? Lobbyists in Washington who couldn’t care less about the rights of the People? A Presidential election where the loser is declared the winner by courts of law? I could keep going...

Seriously, what is THAT?! Where are the ideas of the Founding Fathers in this joke of a system?! I can understand why modern Unitedstaters are so cynical about the entire political spectrum of their country: they never really knew what it was to live in a real democracy...

But here is where you confuse everything: what you guys need is a major overhaul of this political and democratic system, *NOT* the total annihilation of government! There is a *HUGE* difference between the two and the vast majority of civilized nations of this World have found a very good balance between individual liberties and government policies.

“If men were angels, no government would be necessary.” - James Madison, 1788

Libertarian: "Listen, guy, don't pretend to know where I've been, half of my family lives in Western Europe and I've been to most of the countries there. Also, you said the Constitution was outdated - there's an amendment process for that. I do agree that the 2 party system is a problem and that lobbying is out of hand. But the electoral college exists because we don't elect a supreme leader - the Federal Government is the government of the states (if not for the electoral college, the president would campaign in 5 cities and not give a shit about the rest of the country, and his policies would reflect that even more than they sometimes do). You do the classic idiotic thing - you assume all this shit about my arguments instead of just reading the text and responding accordingly. And you insult what you think is my lack of World experience."

Idealist: So I’m "assuming all this shit about your arguments" and "insulting your lack of World experience?" Trust me it’s not the case, at least not on an individual level. Quite frankly, I am more than happy to discuss with someone who is interested by this stuff. To avoid thinking and arguing, most people usually just shut up and go on their merry way, which eventually leads to feelings of resentment, extremism and violence toward others. Discussion is the key to everything.

That being said, please don’t accuse me of doing something you are doing yourself: you keep coming back to the "you did not read the constitution" statement (which is not true) instead of addressing the real issues that are plaguing this country’s system...

Ironically, you and I probably agree on many political philosophies. However, unlike free-market libertarians found in the US, I don’t believe the solution to this mess is the pure and simple elimination of governments. I do believe a good government is a government that actually responds to the will of the People (it does exist by the way), not a "government" that gives you the same old crappy options whether you vote Democrat or Republican, left or right, blue or red (as if there were only 2 options in life anyway: evil or more evil...).

Blaming the government for the problems of the World is such an easy thing to do when we sit on our asses all day doing nothing about it (we all do it at some point). By adopting certain philosophies and certain ways of living, we as citizens refuse to acknowledge the fact that we are part of the problem and that the system is messed up because of us all. Blaming the government is just a simple way to "deresponsibilize" the individual.

The annihilation of government offers people the illusion of a simple answer and hope of a better life without having to change their own philosophy, just like believing in "God" offers the illusion of a simple (but flawed) answer to life and the universe... You are free to think that, but it’s simply not true. In fact, by exclusively blaming governments, we are totally missing the target. Getting rid of governments will not eliminate corruption, poverty, sickness, corporate greed and/or evil-doers. If anything, it’ll offer less individual and collective protection against all that.

It’s funny how this whole thing started with me wanting to point out how the alleged "fact verification" article cited above was in reality nothing more than pure left bashing from a biased free-market libertarian source. Not to say that Anthony Gregory didn’t make some good points; he’s just hiding a much deeper and darker agenda... Would you quote anti-evolution "facts" from intelligent design "specialists" to convince others of the well being of your position? I certainly wouldn’t. Same thing here... And in the end, quoting unreliable sources simply discredits your position altogether.

Libertarian: You are confusing libertarians with anarchists. Don't.

Idealist: Libertarianism embraces anarchism:

"Libertarianism is a term adopted by a broad spectrum of political philosophies which advocate the maximization of individual liberty and the minimization or even abolition of the state. Libertarians embrace viewpoints across that spectrum, ranging from pro-property to anti-property, from minarchist to openly anarchist."

In fact:

"Libertarian socialists, including Noam Chomsky and Colin Ward, argue that the term "libertarianism" is globally considered a synonym for anarchism and that the United States is unique in widely associating it with free market ideology."

(Wikipedia)

Hence, you shouldn't assume that the definition of "libertarianism" only means what you think it means. Still, you not knowing that shows yet again how the US is so self-centered...

Libertarianism is just anarchy for rich people.

2009-08-20

On nous prend pour des cons ou quoi ?

Contexte : Arlington National Cemetery, Arlington, Virginie. On parle d'un cimetière national et historique où les soldats des plus grands conflits des 200 dernières années sont enterrés, et où on retrouve également la dépouille de plusieurs présidents américains.

Deux hypothèses :

1) Soit les avertissements sont affichés a priori (pour éviter les cons).

2) Soit les avertissements sont affichés a posteriori (pour éviter le retour des cons).

Malheureusement, je vote pour la seconde option.

2009-07-19

"Quessé tu fais dans vie, Nick ?"


Après un certain temps passé ici, plusieurs amis me demandent sérieusement pourquoi on peut bien vouloir accepter une bourse postdoctorale en biochimie à Yale pour aller y faire de la résonance magnétique nucléaire (RMN) des protéines ? Plein de trucs, mais quand on s’intéresse aux enzymes et à leur pouvoir catalytique, on fait grosso modo du travail d’ingénierie nanomoléculaire (ou devrais-je plutôt dire que l’on « tente » d’en faire). On tente de modifier les enzymes, de les adapter à nos fins, mais on tente avant tout de comprendre leur fonctionnement moléculaire.

Suite à la publication de mon premier article spécialisé depuis mon arrivée aux États-Unis, j’ai récemment pris quelques minutes pour vulgariser certains aspects de ma recherche à quelques amis qui se demandaient sérieusement quelle était mon « utilité » sur cette planète.

Ainsi donc, qu’est-ce que ça veut dire « The Flexibility of a Distant Loop Modulates Active Site Motion and Product Release in Ribonuclease A » ? Pour ceux qui ont une petite base scientifique et qui pourraient s’y intéresser, voici donc en quelques mots :

En étudiant divers mutants la ribonucléase A (ou RNase A) à titre de modèle enzymatique classique, on démontre dans ce papier que la dynamique d'une boucle de résidus qui se situe loin du site actif chez cette enzyme est essentielle à son activité catalytique et que la boucle en question « bouge » à la même vitesse que l’événement catalytique.

Concrètement, qu’est-ce que ça implique ? Plusieurs trucs, mais en gros :

1) Cela démontre que les motions moléculaires et les événements dynamiques peuvent être aussi importants que la structure et/ou la séquence d’acides aminés pour assurer l’activité d’une enzyme. Ceci est un concept relativement nouveau qui pourrait nous aider à faire un bon bout de chemin au niveau de la compréhension du rôle entre la structure des protéines et leur fonction biologique.

2) Puisque la fonction biologique d’une enzyme est une propriété sélectionnée par l’évolution, cela suggère que les différentes conformations dynamiques adoptées par une protéine en solution ne sont pas aléatoires (comme on a trop souvent tendance à le croire), mais qu’elles sont plutôt le résultat d’une sélection évolutive de conformères essentiels à sa fonction.

3) Côté pratique, cela démontre qu’on ne peut plus ignorer les motions moléculaires dans le design de nouveaux catalyseurs enzymatiques appliqués à des fins industrielles, médicales, pharmaceutiques et/ou environnementales. Malheureusement, faute d’information concrète à ce sujet et d’outils à leur disposition, les ingénieurs des protéines ont souvent tendance à ne pas en tenir compte, ce qui réduit souvent considérablement l’efficacité des nouveaux catalyseurs enzymatiques développés à des fins pratiques.

Voilà. Y'a encore du monde éveillé dans la salle ? ;-)

2009-07-16

Guillements inutiles


On connaît tous quelqu'un qui utilise trop les points de suspension, les points d'exclamation ou la ponctuation dans son style d'écriture. Ce blogue répertorie l'utilisation abusive et parfois ironique des guillemets dans les publicités de commerces américains. Trop tordant.
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