2008-10-27

Un petit retour vers le progrès...


Le Redneck soulève un point de vue très intéressant dans les commentaires de mon billet précédent sur le socialisme (voir là). 

On aura bien sûr compris que ce que je critique dans ce précédent texte, c'est l'attitude extrémiste de certains républicains et économistes de la droite américaine qui ont peur du socialisme comme de leur propre mort. Je critique à la fois l’extrémisme du lavage de cerveau « communiste » que le parti républicain sert à l’électorat américain depuis l’époque de Joseph McCarthy, ou encore les promesses dithyrambiques du libre marché que martelait Reagan dans les années 1980. 

Pour une société fermée sur elle-même comme celle des États-Unis, ce genre de propagande à sens unique peut faire bien des ravages au niveau social. On en a d’ailleurs la preuve aujourd’hui avec cette nouvelle génération qui refuse de prendre pour modèle ce qui fonctionne ailleurs dans le monde, sous prétexte qu’il s’agit d’une attitude « anti patriotique ». 

Balivernes.

Bien évidemment, comme le soulève le Redneck, il y a des extrémistes de tous les côtés et les guéguerres gauche-droite ne mènent souvent qu’à une vision rétrograde de ce qu’est le pacte social contemporain. Et malheureusement, tout cela se fait à l’instar de ce qu’il pourrait devenir avec un peu plus d’ouverture de chaque côté. 

Sur ce, nul besoin de me convaincre que l’extrême gauche donne dans des excès qui sont tout aussi extrêmes. Pour reprendre un exemple directement tiré de la mère patrie, j’ai personnellement beaucoup de misère avec la go-gauche syndicale québécoise à la Cowboys Fringants pour qui tout est prétexte à sortir dans la rue pour manifester. Qu’on ne méprenne pas mon propos ici : j’aime bien la musique des Cowboys, mais plus souvent qu’autrement, l’image idyllique, usée et rétrograde de la révolution tranquille qu’ils représentent régulièrement dans leurs textes me tape littéralement sur les nerfs. Pardi, ils ont même un album nommé en l’honneur de ce dont on parle ici (Break syndical) !

À cet effet, je me permets de citer Alain Dubuc, qui soulève à mon avis fort bien l’immobilisme de ce syndicalisme lourdaud que l’on prend actuellement pour acquis au Québec :

« Pourquoi la gauche se braque-t-elle contre [toutes les nouvelles] idées [soulevées actuellement par la droite au Québec] ? Parce qu’elle est maintenant la droite, qui incarne l’immobilisme et la résistance au changement. Elle s’attache aux symboles, elle défend des acquis, elle s’accroche au statu quo, elle valorise le passé, elle résiste aux débats qui mèneraient au changement, elle refuse des chemins qui nous permettraient d’aller plus loin sur le chemin du progrès social. C’est la définition même du conservatisme. » (La Presse, 21 janvier 2007)

Mais bon, ça c’est un autre débat.

Pour revenir à mes collègues républicains, je veux bien leur donner le bénéfice du doute et écouter ce qu’ils ont à me dire. Or, quand j'entends que leur désespoir est tel qu’ils tentent désormais de discréditer Obama sur la base du fait que son certificat de naissance ne posséderait *apparemment* pas le sceau officiel prouvant qu'il serait bel et bien né aux USA, là je flippe. 

Pourquoi ? Parce qu’à défaut d’avoir des vrais arguments, on gosse sur les détails d’une clause écrite sur un bout de papier rétrograde qu'ils nomment constitution et qu'ils veulent suivre à la lettre comme certains de leurs confrères suivent les enseignements de la bible à la lettre. Même les pères fondateurs de ce fort beau pays ne seraient pas en accord avec cette interprétation tordue de leurs idéaux...

Moi, c’est là que je décroche et c'est là que je me rends compte que leur guerre n'est absolument pas de bonne foi. 

Et comme me le répétait récemment un bon ami : « Dans la vie, y’a un peu trop de certitudes. Et y’a rien de plus dangereux qu’une certitude. »

1 commentaire:

Le Redneck a dit...

Ah je suis tout à fait d'accord que les républicains y vont de bassesse extrêmes envers Obama parce qu'ils sont à court d'arguments.

Le truc c'est qu'il y'en a des arguments contre Obama. Cependant les républicains ne peuvent pas s'en servir car ça reviendrait au même que de pointer le doigt sur eux même.

Le premier exemple qui me viens à l'esprit ça serait de dire "Obama a des bonnes intentions, il parle de grossir la taille du gouvernement, couper les impôts, continuer la guerre en afghanistan, ne parle pas de la constitution, ne parle pas du réel problème économique que constitue la réserve fédéral, ne parle pas concrètement de la manière dont il va attaquer le déficit et la dette"... la liste pourrait être longue. Sauf que comme je disais, le problème c'est qu'en cette matière les républicains ne sont pas mieux, sinon pire que les démocrates.

Donc si on peut pas attaquer le parti sur le fond (parce qu'au niveau des gros dossiers je trouve que y'a divergence d'opinion, pas différence fondamentale) alors on attaque sur la forme et c'est là que les attaques personnelles sortent.

C'est drôle mais les seuls candidats qui offrent vraiment une alternative différente, on les a traité de fou à lier et on a vite fait de les mettre de côté... je parle de Ron Paul, Kucinich, Barr. et compagnie. Leur idées sont certes en dehors du cadre de ce qu'on est habitué aujourd'hui mais qui dit que c'est pas de cela que les USA ont besoin? Sans compter qu'un gars comme Ron Paul et son conseiller économique Peter Shiff ont eu raison sur toute la ligne en matière économique (et de la guerre par le fait même) et ce, depuis de nombreuses années. Les tirades de Ron Paul contre la réserve fédérale remontent à 1981

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