2008-06-03

Les priorités au bon endroit


Samedi matin, j’étais l’un des premiers à franchir la porte du IKEA. Le magasin de New Haven étant le seul entre Boston et New York, sa grande popularité fait en sorte qu’il est bondé en permanence. Par conséquent, à chaque fois que je dois y faire quelques achats, j’aime bien m’y rendre dès l’ouverture pour plusieurs raisons : 1) ne pas avoir à faire la file du petit déjeuner à 1,99 $, 2) ne pas avoir à supporter la horde de clients indécis et 3) me dénicher une bonne place de stationnement.

Cette fin de semaine, côté stationnement, c’était le paradis : quatrième place devant l’entrée. Dans mon livre à moi, seuls les emplacements pour handicapés sont mieux situés. J’étais content parce qu’à l’habitude, je me tape toujours un bon deux kilomètres de culs de chars entre ma petite Echo et la porte d’entrée du géant suédois (les Américains ne savent pas stationner de derrière, donc on en voit des culs de chars). Mais bon, on en convient, il y a des choses pires que ça dans la vie.


Ainsi donc : petit magasinage, petit déjeuner, petit paiement.


Je ressors du magasin environ deux heures plus tard et là, horreur : personne dans le stationnement ! D’ordinaire bondé, l’espace voiture était à peine rempli au quart (aussi bien dire qu’il était pratiquement vide). Au diable la satisfaction d’avoir trouvé une bonne place de stationnement pour la Toyota. En fait, seules quatre voitures stationnées derrière moi séparaient ma satisfaction puérile de l’immensité vide du grand carré d’asphalte bordé de lignes jaunes. Quatre voitures ! Non mais...


L’air pantois, je retourne donc à mon petit char avec mon panier de denrées à monter, prêt à placer tout ça dans le coffre d’une manière relativement précaire. C'est alors que, à quelques mètres de la voiture, je vois poindre au loin un mec dans sa Jetta, prêt à sauter dans ma place de stationnement en moins de temps qu'il n'en faut pour dire IKEA.


Le gars s’arrête en plein milieu de l’allée, active le clignotant, laisse son moteur en marche et attend. C’est vous dire comme il était pressé : il a fait tout ça bien avant que je ne réussisse à rejoindre ma propre voiture.


Hé bonhomme, c’est une blague ou quoi ?! Y’a une place
- que dis-je, y’a des milliers de places ! - à quatre emplacements de ma bagnole. QUATRE ! Tu veux rire ou quoi ?!

Hé ben croyez-le ou non, le mec a pollué 5 minutes de temps en plein milieu de l’allée juste pour prendre mon spot ! Cinq grosses minutes à attendre que je place mes choses dans l’auto, à attendre que je m’installer pour démarrer, à attendre que je recule et à attendre mon envol pour la maison. Tout ça pour éviter de marcher quatre minables largeurs de culs de chars dans le stationnement. C’est dire à quel point l’absurdité n’a point de limite.
..

Et l’ironie dans tout ça ? Le gars était pressé. Pressé ? Oui, mais pas assez pour marcher la largeur de quatre culs de chars par exemple ! Il ne s’est vraisemblablement pas rendu compte que s’il avait stationné son engin et marché les dix secondes nécessaires pour franchir la distance qui nous séparait l’un de l’autre, il aurait économisé au moins 4 minutes dans sa journée *ET* il aurait évité de polluer inutilement.


Enrageant au cube, tiens ! D’ailleurs, ce genre d’affaire-là me fait penser à ceux qui, le soir venu, font tout pour dépasser les limites de vitesse des zones résidentielles dans le but de se rendre à la maison le plus vite possible après le travail. Tout ça au péril de leur vie et de celle des marmots qui s’amusent dans la rue. Et pourquoi ? Pour arriver 5 minutes en avance dans leur baraque.


Cinq minutes. Qui servent à quoi dans leur soirée après ? À rien. Ou encore à regarder la télé.


Un autre exemple de gens qui ont les priorités au bon endroit...

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