2008-04-20

Le coeur n'y est juste pas...

Je m’étais promis de ne pas parler de hockey, mais il semble bien que le sujet demeure incontournable en ces séries éliminatoires annuelles où, pour la première fois depuis longtemps, les Canadiens semblent se débrouiller ne serait-ce qu’un tantinet mieux qu’à l’habitude. Je dis bien qu’ils ‘semblent’ mieux se débrouiller puisque, jusqu’à maintenant, leur victoire en toute première ronde est loin d’être assurée. Et vous savez ce qui me tape dans toute cette histoire ? Ça ne fait que commencer et malgré tout, Montréal est pâmée, la province est en extase et tout le monde n’arrête pas de parler de la fièvre de la coupe ! Non mais franchement...

C’est quoi cette histoire de crucifier Michael Fortier parce qu’il prend pour les Rangers aux dépens des Canadiens ? C’est quoi cette histoire de fanions sur les autobus et, comble de dégoût et d’effroi, sur les VOITURE DE POLICE ?! Revenez-en, batinsse ! C’est juste du hockey !

Bon d’accord, je vous le concède, j’aimerais ça être passionné comme vous. Ne pas voir l’absurdité derrière toute cette galère d’exagération, ça serait l'extase. D'ailleurs, pouvoir « rentrer » dans la game comme vous tous, ça me ferait peut-être du bien. Pourtant, Dieu sait que j’aurai bien essayé lors de mes années montréalaises. Je pensais même y être arrivé en me pointant à quelques reprises au centre Bell pour encourager le tricolore.

Mais tout sport confondu, savez-vous quel est le vrai test d’un partisan ? Le vrai test, c’est lorsqu’il demeure partisan de son équipe favorite même lorsqu’il n’habite plus la ville que cette équipe représente. Or, malheureusement pour moi, le cœur n’est plus avec les Canadiens depuis mon départ de Montréal. En fait, en rétrospective, c’est bien triste de le constater, mais il ne l’a jamais vraiment été.

Le cœur, pour moi, il était avec les Nordiques. Comme Lagacé l’écrivait hier matin dans sa correspondance avec Michèle Ouimet, le hockey, c’était pour moi aussi une passion d’enfance, un souvenir ancré profondément dans mes racines québécoises, une histoire de cœur. Or, à l’instar de Lagacé, moi j’ai perdu mon rêve à 17 ans, un beau soir de printemps en l’an de grâce mil neuf cent quatre-vingt-quinze. À ce moment, le cœur est parti et le cœur n’est jamais revenu. Comme dirait l’autre, c’est plate, mais c’est ça. Vous ne comprenez pas ? Disons que c’est un peu comme demander à un fan du Canadien de prendre pour une autre équipe durant les séries éliminatoires actuelles. Le mec pourra bien essayer et faire semblant, mais le cœur n’y sera pas...

J’habite à 132 km des Rangers, à 139 km des Islanders, à 146 km des Devils, à 220 km des Bruins, à 279 km des Flyers, à 495 km des Capitals et... à 592 km des Canadiens. Loin des yeux loin du cœur, paraît-il ? Assurément. En revanche, j’habite aussi à 61 km de Hartford, à 750 km de Québec et à 2783 km de Winnipeg. Ironiquement, peu importe le cours de géographie, mon cœur de hockey se retrouve pas mal plus dans ces équipes du passé que n’importe où ailleurs dans les équipes du présent...

Les séries éliminatoires ? Pfff... Je préfère de loin me taper un bon film. Vivement Boston en 7 qu'on puisse finalement passer à autre chose ! Ou sinon Pittsburgh en 4, comme ils ont fait avec Ottawa. Non mais ça n'a aucun bon sens, tous les blogues normalement intéressants ne parlent que des platitudes des séries éliminatoires actuelles (même le mien, tiens !). Réglons ça au plus sacrant qu'on puisse enfin recommencer à penser.

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