2010-01-24

Le socialisme à l'individuelle

Bon, je sais, ça fait une éternité... Sauf qu'avec la petite nouvelle dans la famille et la négociation du futur contrat, le temps se bouscule. Voici un commentaire laissé sur le nouveau blogue d'une ancienne collègue de l'UdeM qui se complait désormais à faire de la "recherche" chez "l'ennemi" (Harvard)... ;-)

Voir son texte initial ici.

Le copinage, ce n'est pas seulement Boston. En fait, selon mon expérience américaine, c'est partout pareil. Ici à New Haven, nos propriétaires nous ont quasiment pris sous leur aile comme si nous étions leurs petits enfants. Ils nous ont présenté au voisinage, ils nous invitent à plein d'événements locaux, ils font tout pour nous faciliter la vie au niveau de l'appartement (du jamais vu au Québec), et ils ont même tout organisé et payé pour la petite fête de notre mariage civil (souper dans un resto cinq étoiles compris) !

En tant que Canadien, on critique beaucoup l'absence de programmes sociaux chez les Américains (avec raison), mais au niveau des interactions sociales individuelles, on aurait parfois intérêt à les imiter un peu plus. Surtout par rapport à ce qu'on connaît en milieu urbain au Québec (moi non plus je ne savais pas qui étaient mes voisins de palier auparavant, et je m'en foutais pas mal...).

Au Québec, on dirait qu'on se fie toujours trop sur le gouvernement pour régler les problèmes de ceux qui sont dans la misère. Indirectement, c'est une manière facile de se déresponsabiliser individuellement. En revanche, les Américains sont plus conservateurs et attachés à leur communauté: ils s'entraident au niveau local et se foutent pas mal de ce que le gouvernement peut leur apporter (justement parce qu'il ne leur apporte pas grand-chose...). Il suffit de voir leur implication dans les organismes communautaires pour s'en convaincre. Ça n'a aucune mesure de comparaison avec l'attitude des Québécois.

Le seul hic avec l'individualisme des anglos, c'est que leur attitude enjouée est parfois superficielle et "fake". Il t'arrivera sûrement de rencontrer une connaissance qui aura l'air plus qu'aimable dans une situation publique particulière ("Oh hello!!! How are your doing?! How are things?!, etc. avec le gros sourire intéressé et tout le tralala), mais qui fera comme si tu n'existais pas dans une autre situation donnée... Les interactions sociales sont parfois étranges et les rapprochements entre vrais amis sont plus difficiles au début. Les Américains sont moins naïfs et sont de nature plus méfiante que les Québécois ("After all, my neighbor may be out to get me!"). C'est très anglo comme manière de se comporter, avec tous ses bons et ses mauvais côtés.

Enfin, bonne chance pour le blogue ! :-) Moi j'étais très assidu au début, mais plus le temps passe et plus tu avances dans ta recherche, moins tu as de temps à y consacrer et plus le blogue prend le bord (surtout quand le petit bout de chou se pointe le bout du nez). Je t'invite néanmoins à prendre quelques minutes pour faire le tour dans mes archives. Tu y trouveras certainement des anecdotes américaines intéressantes que tu constates probablement déjà dans ton nouvel environnement bostonnais.
Free counter and web stats