2009-02-22

Le grand nord !

Alors que le printemps se pointe le nez à grande vitesse à New Haven (contrairement à ce que vous voyez sur la photo, qui a été prise il y a quelques semaines), paraît-il qu’on a eu une année record en ce qui a trait à l’abondance et à la fréquence des précipitations de neige. Selon mes observations, on parle d’environ 5 à 10 cm au sol pendant tout au plus deux semaines d’affilée, mais bon, on va les croire quand même... Or dans le pays de l’individualisme, qui dit neige dit également absence de déneigement urbain. Ma foi, les routes sont bien grattées à quelques reprises une fois de temps en temps, mais ce qui frappe particulièrement l’imaginaire, c’est l’absence TOTALE de services pour déneiger les trottoirs. 

Ici, le déneigement du trottoir en face de ta maison relève entièrement de TA responsabilité, même si le bout de terrain ne t’appartient pas. Vous vous imaginez le bordel d’un piéton comme moi qui doit marcher pour se rendre au travail à chaque jour ? Des bouts de trottoirs bourrés de neige et de glace, d’autres bien pelletés, d’autres avec plein de sel, d’autres avec de la terre et de la bouette, etc. Bref, on sait instantanément distinguer les bons des mauvais propriétaires. Non seulement s’agirait-il d’une merveilleuse étude sociologique pour qui veut bien s’y attarder, mais je suis persuadé que l’observation des trottoirs en hiver serait le meilleur outil pour aider n’importe quel futur locataire à se trouver un bon propriétaire !

Lorsqu’on vient du nord et qu’on s’amuse à les regarder s’occuper de leur côté de rue avec leurs mini-souffleuses en carton Fisher-Price (voir la photo ci-haut), on ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire moqueur. N’empêche qu’on comprend les bons propriétaires de faire leur travail de manière appropriée, car c’est bien connu ici : l’individu qui se casse la gueule sur « ton » bout de trottoir peut facilement te poursuivre pour dommages et intérêts et atteinte à son intégrité ! Après tout, ce n’est pas de sa faute s’il est tombé en se faisant mal alors qu’il regardait la météo sur son iPod au lieu d’être attentif à son environnement. Ici, c’est toujours de la faute de l’autre.

That’s how it is in the land of the free! You are “free”, but you constantly need to be on your guards not to get sued. No wonder why everyone is always so afraid of everything...

2009-02-16

Quand les Américains font l'éloge du Canada

Cette semaine dans Newsweek, Fareed Zakaria nous offre une intéressante chronique concernant la performance du Canada face à cette crise économique que nous traversons depuis 2008. Je me permets de recopier le texte en intégralité ici, car je sais très bien que les liens web ne traversent pas bien le temps. N'empêche, vous pouvez vous déplacer ici pour lire l'original. 

On aura beau dire ce qu'on voudra, quand les éloges viennent directement de la bouche des Américains, ça fait du bien par où ça passe ! À part nous traiter d'ennuyeux, y'a pas grand-chose de négatif dans les propos du bonhomme. Petite lecture fortement conseillée.

Worthwhile Canadian Initiative
Fareed Zakaria
Newsweek, Feb 16, 2009

The legendary editor of The New Republic, Michael Kinsley, once held a "Boring Headline Contest" and decided that the winner was "Worthwhile Canadian Initiative." Twenty-two years later, the magazine was rescued from its economic troubles by a Canadian media company, which should have taught us Americans to be a bit more humble. Now there is even more striking evidence of Canada's virtues. Guess which country, alone in the industrialized world, has not faced a single bank failure, calls for bailouts or government intervention in the financial or mortgage sectors. Yup, it's Canada. In 2008, the World Economic Forum ranked Canada's banking system the healthiest in the world. America's ranked 40th, Britain's 44th.

Canada has done more than survive this financial crisis. The country is positively thriving in it. Canadian banks are well capitalized and poised to take advantage of opportunities that American and European banks cannot seize. The Toronto Dominion Bank, for example, was the 15th-largest bank in North America one year ago. Now it is the fifth-largest. It hasn't grown in size; the others have all shrunk.

So what accounts for the genius of the Canadians? Common sense. Over the past 15 years, as the United States and Europe loosened regulations on their financial industries, the Canadians refused to follow suit, seeing the old rules as useful shock absorbers. Canadian banks are typically leveraged at 18 to 1—compared with U.S. banks at 26 to 1 and European banks at a frightening 61 to 1. Partly this reflects Canada's more risk-averse business culture, but it is also a product of old-fashioned rules on banking.

Canada has also been shielded from the worst aspects of this crisis because its housing prices have not fluctuated as wildly as those in the United States. Home prices are down 25 percent in the United States, but only half as much in Canada. Why? Well, the Canadian tax code does not provide the massive incentive for overconsumption that the U.S. code does: interest on your mortgage isn't deductible up north. In addition, home loans in the United States are "non-recourse," which basically means that if you go belly up on a bad mortgage, it's mostly the bank's problem. In Canada, it's yours. Ah, but you've heard American politicians wax eloquent on the need for these expensive programs—interest deductibility alone costs the federal government $100 billion a year—because they allow the average Joe to fulfill the American Dream of owning a home. Sixty-eight percent of Americans own their own homes. And the rate of Canadian homeownership? It's 68.4 percent.

Canada has been remarkably responsible over the past decade or so. It has had 12 years of budget surpluses, and can now spend money to fuel a recovery from a strong position. The government has restructured the national pension system, placing it on a firm fiscal footing, unlike our own insolvent Social Security. Its health-care system is cheaper than America's by far (accounting for 9.7 percent of GDP, versus 15.2 percent here), and yet does better on all major indexes. Life expectancy in Canada is 81 years, versus 78 in the United States; "healthy life expectancy" is 72 years, versus 69. American car companies have moved so many jobs to Canada to take advantage of lower health-care costs that since 2004, Ontario and not Michigan has been North America's largest car-producing region.

I could go on. The U.S. currently has a brain-dead immigration system. We issue a small number of work visas and green cards, turning away from our shores thousands of talented students who want to stay and work here. Canada, by contrast, has no limit on the number of skilled migrants who can move to the country. They can apply on their own for a Canadian Skilled Worker Visa, which allows them to become perfectly legal "permanent residents" in Canada—no need for a sponsoring employer, or even a job. Visas are awarded based on education level, work experience, age and language abilities. If a prospective immigrant earns 67 points out of 100 total (holding a Ph.D. is worth 25 points, for instance), he or she can become a full-time, legal resident of Canada.

Companies are noticing. In 2007 Microsoft, frustrated by its inability to hire foreign graduate students in the United States, decided to open a research center in Vancouver. The company's announcement noted that it would staff the center with "highly skilled people affected by immigration issues in the U.S." So the brightest Chinese and Indian software engineers are attracted to the United States, trained by American universities, then thrown out of the country and picked up by Canada—where most of them will work, innovate and pay taxes for the rest of their lives.

If President Obama is looking for smart government, there is much he, and all of us, could learn from our quiet—OK, sometimes boring—neighbor to the north. Meanwhile, in the councils of the financial world, Canada is pushing for new rules for financial institutions that would reflect its approach. This strikes me as, well, a worthwhile Canadian initiative.

2009-02-15

Simple hasard ?

Dans toute la diversité musicale de ce monde, des styles, des pays, des genres et de l'infinie possibilité des pochettes artistiques qui pourraient ponctuer ce média plastifié que l'on nomme le disque compact, je doute souvent du « hasard » qui pousse les artistes et les majors à choisir une œuvre d'art plutôt qu’une autre pour orner le produit en vente. 

Suis-je le seul à trouver que la similitude entre les deux pochettes suivantes transcende le simple fait que le nom des deux groupes commence pas la lettre i ? Au-delà du choix des animaux, le positionnement, la perspective, le style, ne trouvez-vous pas qu'on parle de vachement similaire ici ? Entéka...


2009-02-09

Une expérience de vie. Une comparaison de sociétés. Une question de point de vue.

Je vous écris ce billet avec un œil au beurre noir et une douleur piquante au bas de ma paupière droite. La cause ? Je fus ce matin l’un des patients privilégiés du Yale Surgical Dermatology Department, où l’on m’a débarrassé en quelques heures de ce carcinome basocellulaire qui ponctuait cette partie de ma peau de blondinet un peu trop affligée par le soleil dans sa courte vie. 

Je vous avais déjà parlé de l’anxiété d’apprendre que l’on est atteint d’un cancer de la peau (ici), et je vous avais aussi déjà parlé de l’expérience positive associée à notre système de santé québécois (ici). Or, ce dont je ne vous avais jamais encore parlé, c’est de l’extraordinaire expérience de se faire traiter dans un système de santé géré à 100 % par le privé. Autant puisse-t-on qualifier d’« extraordinaire » tout moment passé dans un hôpital ou dans une clinique de santé - tout est relatif, on s’entend -, ce que j’ai vécu aujourd’hui se rapproche grandement de la « plénitude hospitalière » et du monde idéal dont on ne parle que dans certains circuits fermés du Québec. 

On aura beau dire ce qu’on voudra des avantages du système universel canadien et de la nécessité de le préserver - ce que je ne remets aucunement en question -, reste qu’on se rend compte de l’efficacité d’un système privé réservé uniquement « aux riches » lorsqu’on réussit à bénéficier personnellement de ses services. Système réservé aux privilégiés ? Tout à fait. Mais qu’on ne se fasse pas d’accroires en venant me dire que ledit système de santé est équivalent à n’importe quel autre... Dire de telles balivernes reviendrait à dire que la boîte de transmission manuelle d’une BMW et celle d’une Toyota sont équivalentes. D’accord, elles font le même travail, mais ce n’est qu’en les essayant toutes les deux en parallèle qu’on doit se rendre à l’évidence et avouer qu’on ne parle pas des mêmes ligues. Et jeu de mot à l’appui, question système « à deux vitesses », la différence est flagrante. 

Voici donc mon analyse bien personnelle du système de santé privé de l’Université Yale, basé sur ces quelques derniers mois d’intenses consultations dermatologiques. 

Tout d’abord, le système de santé en question se caractérise par l’absence presque totale de délais, et ce à tous les niveaux. Expérience vécue à deux reprises en janvier : « Vous voulez voir un dermatologue pour une vérification complète de votre corps ? D’accord, est-ce que demain matin à 8h45 ferait votre affaire ? » Pas de blagues... J’avais dû attendre des mois pour avoir un rendez-vous similaire avec un dermatologue au Québec il y a quelques années, et avait fallu a priori être référé par un médecin généraliste. Non mais !

De plus, on m’a découvert ce cancer de la peau au mois de décembre. Heureusement pour moi : diagnostic bénin (donc vraiment pas urgent d’opérer). N’empêche, la chirurgie fut complétée début février, moins de six semaines après le diagnostic initial. J’espère sincèrement ne jamais vivre l’anxiété de me faire diagnostiquer un mélanome malin, mais si une telle chose horrible devait arriver, on m’assure que la chirurgie serait d’autant plus expéditive que celle du carcinome aurait pu attendre plus longtemps. On est loin des trois mois d’attente de cet urgent cancer du rein dont nous parlait notre ami médecin dans les commentaires d’un billet précédent !

Expérience positive, vous disais-je donc ? En peu de mots : arrivée prompte à la clinique à 7h00 du matin. Mais alors là, rien à voir avec l’image que vous vous faites d’une clinique de Côte-Des-Neiges à Montréal : hyper propre, hyper technologique, hyper moderne, personnel *poli*, *accueillant* et *souriant*. Bref, à la manière qu’une entreprise privée traite un client, et non pas de la manière cavalière qu’a l’état de traiter un bénéficiaire. La suite ? Signature de 2-3 papiers d’assurances auprès de l’infirmière, car vous l’aurez deviné, l’assurance santé de Yale couvre l’entièreté des frais. Or le prix mensuel de ladite assurance est loin d’être donné : 451 $ par personne, par mois. Oui, oui, par *mois*. Montant heureusement payé par mon employeur (soupirs de soulagement...). 

N’empêche, ouverture de la parenthèse : si on fait le calcul annuel de tout ça, on arrive à 5412 $. Et je vous le répète : montant payé par mon employeur, *en plus* de mon salaire normal. Si on compare ce montant avec les frais d’impôts de santé payés par chaque contribuable québécois annuellement, ça se compare comment ? Et les services qui viennent avec, ils se comparent comment, eux ? Question qui restera bien entendu ouverte... À vous d’y réfléchir. Fermeture de la parenthèse.

Donc ce matin, deux petites incisions sous l’œil séparées d’environ 45 minutes d’attente chacune, question d’aller étudier la tumeur sous le microscope dans le laboratoire adjacent (on s’assure que toutes les marges sont claires et que toutes les cellules cancéreuses ont été enlevées). On appelle ça une chirurgie de MOHS. Côté patient, on attend dans une petite salle moderne avec 2 ou 3 autres personnes tout au plus : café, muffins, bagels, cuisinette et revues à notre disposition. À la fin, points de suture, explications détaillées du suivi avec prise du prochain rendez-vous, validation du billet de stationnement (payé pour la journée) et retour à la maison avec les outils nécessaires pour traiter la plaie, bien évidemment fournis par la clinique : petit tube de vaseline, gaze, crème solaire, etc. Bref, jamais je n’aurais cru que la description d’une clinique privée pouvait se rapprocher de l’image dépeinte dans ce fameux épisode des Bougon que vous avez peut-être eu le privilège de voir, mais ce n’est pas loin !

Et vous voulez savoir le comble ? Quelques heures après l’opération de ce matin, je me repose à la maison et je reçois un coup de fil du médecin. Paniqué, je pense immédiatement qu’on va m’informer de la découverte d’un autre site cancéreux ou de quelque chose du genre. Pas du tout. Raison de l’appel ? On veut faire un suivi immédiat, question de savoir comment va la journée, comment se porte la plaie, si la douleur est supportable, etc. Et surtout, on veut me rappeler le fait qu’ils sont disponibles 24 heures sur 24 si quelque chose venait à mal tourner. Non mais comme le disait si bien André Boisclair lors de son investiture à la tête du PQ : « Wow ! »

Vous aurez donc compris que cette journée désagréable fut grandement compensée par ce système de santé qu’on se plaît tant à démoniser dans certains cercles gauchistes québécois. Payé par mon employeur privé ? Vrai. Cher ? Vrai. Mais efficace, expéditif, à la fine pointe de la technologie et avec les meilleurs médecins du monde ? C’est là qu’il faut malheureusement (ou heureusement) aussi répondre ça : Vrai. BMW versus Toyota. 

En espérant pouvoir reprendre une vie normale d’ici quelques jours, j’essaie de ne pas trop songer au fait que les gens qui ont déjà développé un cancer de la peau dans leur vie ont 40 % de chances d’en développer un second... Morale de l’histoire ? Rendez-vous chez le dermatologue au minimum une fois par année pour faire vérifier ses grains de beauté, ou encore n'importe quel bouton qui ne guérit pas après deux semaines et/ou qui saigne, ou toute tache de peau qui nous semble nouvelle ou différente des autres. 

Entre temps, la vie continue et il faut l’apprécier tant qu’elle dure.

ÉNERGUY, le jeu

Des fois, je me demande combien le contribuable québécois paye pour ce genre de publicités interactives que l'on voit de plus en plus sur le net. Et le retour à la collectivité lui, en vaut-il réellement la peine ? Cliquez sur le lien ci-bas et jouez, vous comprendrez bien assez vite de quoi je parle :

Agence de l'efficacité énergétique du Québec. Première fois que j'entends parler de cet organisme-là, moi...

2009-02-04

Pompinette

Petite planche brouillon de la petite femme. Cliquez pour agrandir.
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