2008-09-18

Les sept choses qui marquent les premiers moments du retour...


Long parcours automobile sur la I-91 et sur la I-89. Traversée à Highgate Spring (Vermont) près de Saint-Armand en direction de Saint-Jean-sur-Richelieu (selon mon expérience, le meilleur poste de douanes au Québec). Retour à Montréal pour quelques jours après avoir passé près d’un an en exil sans avoir traversé la frontière entre le Canada et les États-Unis. Impression légèrement désagréable de se sentir étranger dans sa propre patrie...

Brève liste de ce qui frappe l’imaginaire dans les premiers moments du retour :

1) Les routes. Franchement, elles ne sont pas si pires que ça ! C’est loin d’être le charme des autoroutes de la Nouvelle-Angleterre, mais on a déjà vu bien pire. Il faut dire que les travaux avaient été franchement intenses et désagréables dans ce coin-là il y a plusieurs mois. Au moins, le résultat semble être réussi.

2) La civilisation. Bien que le Canada ne soit que très peu peuplé par rapport aux États-Unis, il n’en demeure pas moins que les Américains ont une aversion particulière pour le nord de leur pays. À l’opposé, on sait également que les Canadiens ont, eux, une obsession marquée pour le sud de leur pays. Résultat ? À l’exception de la région des grands lacs et de l’état de Washington, les Étatsuniens laissent une bande de territoire de plusieurs centaines de kilomètres complètement vierge au sud de leur frontière avec le Canada. Des arbres, des routes vides, des arbres, des champs et encore des arbres... Dans leur imaginaire collectif, il n’existe rien au nord de cette bande de terre vierge. Pour eux, les états du nord comme le Maine, le Vermont, le Montana et le Minnesota, c’est déjà les ours polaires et les igloos. Or, que trouve-t-on après cette traversée du néant vers le Canada ? Des villages tricotés serrés, des autoroutes, du monde en masse et de la lumière en abondance : toutes des conséquences directes de la concentration des Canadiens au sud de notre pays. D’ailleurs, parlons-en de cette lumière...

3) La lumière. On critique souvent les Américains de gaspillage, mais il faudrait parfois se regarder le nombril, car notre hydroélectricité bon marché est clairement utilisée à la limite de la pollution lumineuse dans notre belle province. À bien des endroits, le soir venu, les routes du Québec nous permettent de voir comme si l’on conduisait en plein jour ! En fait, jamais je n’avais constaté à quel point nos routes sont exagérément éclairées comparativement à celles des Américains (dans ce cas-ci, ça n’a rien à voir avec la présence d’un milieu urbain ou non). Au Québec, dès qu’il y a un tournant, un virage, une bande de rétrécissement ou tout artifice de contrôle de la circulation, on installe une interminable rangée de lampadaires (ce que les Américains ne font pas, faute d’énergie électrique). Lampadaire après lampadaire, on pourrait pratiquement rouler des centaines de kilomètres sans pratiquement utiliser ses phares de nuit au Québec.

4) Les porcheries. On dirait qu’il y a une frontière plastique invisible qui sépare nos deux pays sur plusieurs dizaines de kilomètres d’altitude. Quelques mètres avant le poste de douanes du côté américain : aucune odeur particulière. Quelques mètres après le poste de douanes du côté canadien : ça pue la merde de porc... Hé ben.

5) Les lumières de Noël. En plus d’avoir une obsession pour le sud, les Québécois ont une nette obsession pour les lumières de Noël installées à l’année longue ! Maisons unifamiliales, commerces, arbres, y’a des lumières de Noël partout. Aux États-Unis, Noël est tellement devenue une fête commerciale, politiquement correcte et exempte de toute connotation chrétienne qu’on ne voit plus aucune lumière de Noël chez les particuliers, même à Noël...

6) Le régionalisme. Bien que teinté d’une forte connotation négative, ce point demeure néanmoins extrêmement positif. La traversée de la frontière vers le Québec donne immédiatement l’impression de retrouver une société régionale qui se tient les coudes et qui se comporte à la manière du siècle dernier au niveau commercial. À voir les petits magasins hétéroclites, diversifiés et indépendants qui résistent à l’envahisseur à peu près partout sur notre chemin (tant en campagne qu’en ville), on se surprend à réfléchir de manière contradictoire. Tout d’abord, on se dit « maudite société arriérée qui refuse la modernité commerciale et qui s’obstine à payer plus cher partout ! ».

Or, après avoir expérimenté ce que les villes américaines offrent au niveau commercial avec leurs rangées de Best Buy, de Wal-Mart, de Target et de multinationales qui se succèdent en quantités monotones et régulières d’une communauté urbaine à une autre, force est de constater que le Québec mérite de préserver cette distinction commerciale. N’importe qui aura tenté de se magasiner quelques disques usagés aux États-Unis comprendra ce que je raconte ici ! On se surprend alors à penser autrement et à réfléchir haut et fort que la diversité, les produits distincts et l’hétérogénéité du Québec ne peuvent qu’être applaudies au niveau commercial.

7) Les Québécois et les Québécoises. C’est peut-être con à dire, mais ils sont beaux ! Je me demande bien pourquoi...

Retour aux États-Unis dans peu de temps. On tentera d'en répertorier d'autres.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Bah, tu sais, ça manque de Sleepy's au Québec. J'aimerais bien avoir 8 magasins de la même chaine de matelas à chaque kilomètre içi aussi...

Le Redneck a dit...

y'a énormément de petites boutiques indépendante dans le sud. En tout cas dans ma ville à moi. Comme des quincailleries centenaires ou des boutiques de disque de matériel d'art

Pour le reste, je suis pas mal d'accord avec les observations.

Reste à voir combien de temps la route va demeurer belle :)

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