2008-02-17

Laissons-les finalement vivre (ou reposer) en paix…

Ne me demandez pas comment il est possible de faire cela à partir du Connecticut, mais je viens tout juste de terminer de regarder le phénomène de l’hiver 2008 au Québec : la télésérie sur les Lavigueur. En plus de nous replonger dans le monde irréel de cette pauvre famille millionnaire des années 1980, cette minisérie bien ficelée parvient à nous démontrer avec grande efficacité des choses que nous connaissons malgré tout très bien, à savoir que les trucs les plus importants de notre petite existence humaine n’ont rien à voir avec l’argent.

Mis à part la rectification de certains faits historiques, de l’incroyable qualité du jeu, de la réalisation, de l’extraordinaire scène finale et de la foudroyante découverte du potentiel dramatique de Pierre Verville ― que l’on connaissait jusqu’à présent en tant qu’imitateur, animateur et humoriste sans grand intérêt ―, je ne peux m’empêcher de rester légèrement sur mon appétit quant contenu réel de ces six épisodes télévisuels.

En effet, malgré son titre révélateur, la minisérie ne nous en dit finalement que très peu sur les événements qui ont suivi la supposée descente en enfer des Lavigueur, préférant préserver le côté artistique d’une adaptation dramatique plutôt que de nous dresser le portrait documentaire de ce qui s'est réellement passé par la suite. Sur ce, à l’exception de quelques minuscules capsules biographiques à la fin du dernier épisode, aucune information à propos du dénouement de cette saga ne nous aura été révélée. On aura donc choisi de nous présenter exclusivement les événements entre 1986 et 1990.

Pourtant, suis-je le seul à voir le potentiel dramatique de cette série à la lumière de ce qui s’est justement passé par la suite ? À part le fait qu’ils soient respectivement morts en 1996, 2000 et 2004, suis-je le seul à vouloir savoir ce qui est arrivé à mononcle Souris, Jean-Guy et Michel ? Suis-je le seul à vouloir savoir ce que font aujourd’hui Yve et Sylvie ? Et surtout, suis-je le seul à vouloir des réponses quant à leur fortune ? Est-ce que tout ce beau monde a réellement tout perdu par la suite, ou leur supposé retour à la pauvreté n’était-il encore qu’une machination journalistique créée de toute pièce ?

Peut-être que Yve Lavigueur n’a pas voulu insister sur le côté négatif de ce qui a suivi, ou peut-être en a-t-on une meilleure explication dans son livre. Qui sait ? En revanche, une chose demeure certaine : dans le monde contemporain où la télé-réalité règne sur le paysage télévisuel nord-américain, mes attentes étaient probablement à la hauteur de cette soif de détails croustillants, bêtes et malsains dont la critique est justement à la base du message à retenir de cette histoire. Ironiquement, peut-être s’agit-il du dénouement parfait de cette saga rocambolesque : à force d’avoir détruit la vie de ces gens ordinaires qui n’ont jamais demandé autant d'attention, la télésérie aura peut-être réussi à rétablir une partie de leur crédibilité et à conserver une tranche du mystère de leur vie privée.

Laissons-les finalement vivre (ou reposer) en paix...

1 commentaire:

Olivier Parent a dit...

Tu peux acheter le livre de Yves Lavigueur, il semblerait que pas mal toutes tes questions trouveront leurs réponses dans ces pages.
-aulitvier

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